LE COLLECTIF «FRANCE DEGAGE» DANS TOUS SES ETATS: Guy Marius Sagna et Cie taxent Macky Sall de collabo, annoncent une plainte contre l'arrêté Ousmane Ngom et préparent une «défête de l’indépendance»

Trois jours après la fin de la visite officielle de Emmanuel Macron au Sénégal, le collectif «France Dégage» ne décolère toujours pas. Guy Marius Sagna et ses camarades sont en effet très remontés après l'interdiction de leur marche par le préfet de Dakar lors de la visite du Président français au Sénégal. Hier, le collectif a animé un point de presse pour taxer le Président Macky Sall de «collabo» et de «honte pour le Sénégal et l’Afrique» et a promis d’attaquer l'arrêté Ousmane Ngom en justice.



 
 
 
Ils sont très mécontents du président de la République. Et Guy Marius Sagna et ses camarades réunis au sein du collectif «France Dégage» ont tenu à le faire savoir. Faisant face à la presse, hier, ces panafricanistes n’ont pu contrôler leur colère suite à l’interpellation de plusieurs d’entre eux, lors de leur manifestation à l’occasion de la visite au Sénégal du président de la République française Emmanuel Macron. «Nous dénonçons énergiquement l’interdiction anticonstitutionnelle de notre marche par l’administration Macky Sall et le traitement dont certains de nos camarades ont été victimes dans le commissariat central. Nous réaffirmons notre volonté d’attaquer le liberticide arrêté Ousmane Ngom», déclare le collectif qui assure que ses membres qui ont été arrêtés lors de cette manifestation ont été forcés par les forces de l’ordre à signer de faux procès-verbaux.
Suffisant pour que les activistes attirent l’attention de l’opinion publique sur «les agressions des libertés démocratiques dont les résistants monétaires sont l’objet». Ainsi, rappelant que ce n’est pas la première fois que le régime de Macky Sall s’attaque aux libertés, Guy Marius Sagna et Cie indiquent qu’en 2014, aucune des activités du contre-sommet de la Francophonie n’a pu se tenir car toutes étaient interdites. Ce n’est pas tout, puisque, rappellent-il aussi, lors de la venue du Premier ministre Valls, leur marche a été sabotée et leur leader Guy Marius Sagna a été arrêté. «Il a fallu l’intervention de religieux pour que la salle du Cdeps de Tivaouane nous soit donnée pour une conférence sur les Ape. En décembre 2016, le responsable du Centre culturel Blaise Senghor nous a demandé de ne pas exposer nos Tee-shirts «Non aux Ape» lors de la présentation du livre ‘’Sortir de la servitude monétaire’’», dénoncent-ils, saluant par la même occasion l’implication de plus en plus importante des femmes dans leur lutte.
 
«A chaque fois qu’il s’agit de France, de franc Cfa, de francophonie… Macky Sall se croit tout permis»
 
Poursuivant leur dénonciation, les organisations membres du collectif assurent qu’elles sont interdites de réunion à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar dès que les thématiques abordées portent sur les questions de souveraineté. «Les déportations de Kemi Seba du Sénégal et le limogeage de Kako Nubukpo de l’Oif complètent cette liste non exhaustive des atteintes flagrantes à nos droits les plus élémentaires», déplorent-ils, s’indignant qu’«à chaque fois qu’il s’agit de France, de franc Cfa, de francophonie… Macky Sall, aux ordres de Hollande hier et de Macron aujourd’hui, se croit tout permis».
 
 
 
Bientôt une «défête de l’indépendance»
 
 
 
Pourtant, malgré toutes ces difficultés, le collectif «France Dégage» ne compte pas abdiquer. Et déjà, il proteste contre les atteintes à la constitution et aux libertés. «Nous ne nous laisserons plus faire. Nous sommes dans un régime de déclaration de manifestation et non d’autorisation. Chaque fois que nous, membres du Sénégal et de l’Afrique dignes, voudrons manifester dans le ‘’périmètre de sécurité’’, nous le ferons. N’en déplaise au président du Sénégal», critique-t-il. Avant de laisser entendre que l’impérialisme économique, monétaire et culturel dont les pays africains sont victimes n’est pas seulement du fait de la France. À ce propos, le collectif annonce une «Défête de l’indépendance». Il s’agira, à les en croire, d’un ensemble d’activités visant à briser ce gros poisson d’avril que constitue la prétendue fête de l’indépendance du 4 avril et lancer un plan pour recouvrer notre souveraineté.
 
 
Sidy Djimby NDAO
 
 
 
 

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