LE CHARLATAN HYPNOTISE LA RESTAURATRICE AVANT DE LUI PRENDRE SES 8,5 MILLIONS F CFA: Saliou Touré avait fait miroiter à Aïssatou Diallo une opération de multiplication de billets de banque



 
 
La cupidité a fini par appauvrir davantage la restauratriceAïssatou Diallo. Cette dernière, voulant que ses affaires soient fructueuses, alors qu'elle était dans des difficultés financières, a recouru au charlatan Saliou Touré. Mais, celui-ci l'a grugée à hauteur de 8,5 millions F Cfa en lui faisant miroiter une opération de multiplication de billets de banque. C'est pour des faits d'abus de confiance, escroquerie et charlatanisme qu'il a été traduit hier devant la barre des flagrants délits de Dakar où il encourt 2 ans de prison ferme.
 
 
 
 
Pour quelqu'un qui voulait fructifier ses affaires et redresser ses activités de restauration qui avaient périclité, Aïssatou Diallo n'a pas emprunté la bonne voie pour se tirer d'affaire. Lorsqu'elle sollicitait les services de Saliou Touré, cette restauratrice ne savait pas qu'elle était face à un charlatan véreux. Puisque les investigations ont montré que ce dernier a été condamné il y a 4 ans de cela pour des faits similaires. Le voilà qui récidive avec cette dame qui se trouvait dans la détresse. Non seulement elle n'a pas pu non seulement sauver son activité, mais elle a été roulée dans la farine par Saliou Touré auprès de qui elle est allée pour une séance de prières.
Pour la convaincre et parvenir à bouffer ses 8,5 millions, ce charlatan lui a fait miroiter une affaire de multiplication de billets. Ainsi, il lui a parlé de l'existence d'une valise d'argent pour une opération. Il l'a hypnotisée avec des bains mystiques pour lui soutirer tous ces montants. Aïssatou Diallo est allée même jusqu'à lui remettre un véhicule.
Mais, lorsqu'elle a fini par retrouver ses esprits, elle est allée porter plainte contre Saliou Touré pour des faits d'abus de confiance, d’escroquerie et de charlatanisme pour lesquels il a comparu hier devant la barre des flagrants délits de Dakar. Ce charlatan âgé de 27 ans a nié les faits malgré les reçus de transfert d'argent qui l'ont accablé. Pis encore, il réfute les 8 millions qui sont allégués par sa victime. Ainsi, il n'a reconnu que le montant de 3 millions F Cfa. «Elle m'avait dit qu'elle a été arnaquée et qu'elle veut des prières pour fructifier son business. Par ailleurs, elle m'avait dit qu'elle voulait gagner des marchés auprès de Aliou Sall. Sur ce, je lui ai remis un gris-gris. Quelques jours plus tard, elle m'a dit que mes prières ont été exaucées. Après, elle m'a demandé de venir chez elle durant le Magal. J’ai séjourné 4 mois dans sa maison. Mais, c'est elle qui faisait personnellement ses offrandes. Je n'ai fait que deux séances de retraite spirituelle de sept et treize jours chez elle», a relaté le prévenu. Qui, pourtant, avait devant les enquêteurs révélé avoir fait des offrandes d'une valeur de 3 millions sur l'argent qu'il a reçu de la dame. S'agissant du véhicule, Saliou Touré a indiqué que la plaignante le lui avait prêté. Et qu’il est tombé en panne à Kaolack où il s'était rendu.
Interrogée, Aïssatou Diallo déclare : «il devait prier pour moi. Mais, j'ai fini par lui donner tout ce qu'il me demandait. Puisqu'il avait installé un climat de confiance entre nous. C'est lui qui gardait la clé de la valise qui contenait l'argent qui devait être fructifié. Malheureusement, je n'y ai trouvé que du charbon et du n'importe quoi. Alors qu'il m'avait promis de multiplier l'argent. Il n'a jamais habité de manière continue dans la maison. Il passait la nuit de temps en temps là-bas. C'est durant le Magal qu'il a fait deux jours chez moi. Quand je suis partie à Touba, il m'a demandé de remettre à un individu 200.000 F Cfa sous prétexte que ce dernier devait faire des offrandes dans la ville sainte».
Pour ses intérêts civils, son avocat a réclamé la somme de 10 millions F Cfa. Le représentant du procureur s'appuyant sur la remise des sommes d'argent certifiées par les reçus de transfert, a requis 2 ans de prison ferme contre Saliou Touré.
Avocat du prévenu, Me Youssoupha Camara a estimé qu'il n'y a aucune preuve qui atteste que le véhicule a été restitué dans un piteux état. Parce qu'il n'y a pas d'expertise qui le prouve, dit-il. Attestant par ailleurs qu'aucun témoin n'a assisté à la remise des sommes d'argent dont fait état la plaignante, le conseil a indiqué qu'aucun reçu ne porte le numéro de téléphone de son client. Après ces plaidoiries, le tribunal a fixé le délibéré pour le 23 novembre prochain.
 
Fatou D. DIONE
 
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