Abdoulaye Diouf Sarr ne faiblit pas dans la mission à lui confiée par le président Macky Sall de redynamiser la structure des cadres de l’Alliance pour la République. Après il a tenu une assemblée générale de lancement des nouvelles cartes de la Convergence des cadres. Ce, en présence de plusieurs ministres, dont Ismaila Madior Fall, Diène Farba Sarr, Souleymane Jules Diop, Abdoulaye Bibi Baldé, Moustapha Lô Diatta… Ils en ont profité pour gonfler à bloc les cadres dans la perspective d’une réélection de Macky Sall.
Si l’objectif était de fouetter l’ego des cadres du parti présidentiel, aux fins de les emmener à engager le combat de la réélection, Abdoulaye Diouf Sarr n’est plus loin du but. En effet, pour les besoins du lancement de la nouvelle carte de membre de la Ccr, non seulement il a réussi à déplacer beaucoup de ministres pour doper les troupes. Diène Farba Sarr, qui s’est essayé à l’exercice, n’est pas allé chercher loin pour asseoir son argumentaire. Les cadres, de son point de vue, doivent jouer un rôle avant-gardiste. Mais aussi un rôle de sentinelle devant la République, parce qu‘à chaque fois que la République est attaquée, ils doivent être là. «L’État ne doit pas être démystifié. Vous avez un rôle de sentinelles», a dit Diène farba Sarr. Avant d’ajouter à l’intention des cadres : «vous devez protéger l’État parce que le Président Macky Sall a fait ce qu’il devait faire. Il a un bilan qui ne se conjugue pas au passé ; il se conjugue au présent. Il sera encore conjugué au futur. Tout a été fait dans un temps record». Après avoir comparé certaines «performances» de Macky Sall sur l’investissement et l’électricité, Diène Farba Sarr assène : «on n’a pas honte. Macky Sall a su, en orfèvre, transformer de la boue en or. Oui, nous avons trouvé de la boue dans ce pays et il l’a transformé en or».
Souleymane Jules Diop : «la Ccr doit servir de laboratoire d’idées au président»
Souleymane Jules Diop de dire que, bien que le président de la République ait beaucoup de pouvoirs, parce que choisi à l’issue d’élections démocratiques par les populations, ce dernier n’est pas expert en tout. «Le président de la République peut décider parce que l’Etat s’est organisé pour qu’il y ait des gens payés pour réfléchir à sa place et l’aider dans la prise de décision». Et c’est à ce titre, explique Souleymane Jules Diop, que les cadres sont appelés à jouer leur partition. Celle de servir de laboratoire d’idées à une personne ; exclusivement, le Président de la République.
Ismaila Madior Fall: «En interne, le débat doit être très élevé. L’argumentation très sophistiquée»
Pour sa part, le ministre de la Justice dit que c’est très important d’avoir une structure des cadres. «Les cadres d’un parti politique jouent un rôle important dans le combat politique. Parce que le cadre politique est différent de l’expert, qui est différent de l’intellectuel…le cadre, c’est l’intellectuel qui est capable d’articuler sa science, son expertise par rapport à la réalité sociale».
Quand on est à l’université, enseigne le professeur de droit, on peut réfléchir pour la théorie, pour des publications. Mais quand on est un cadre politique, on doit utiliser cette science, ce savoir, cette expertise pour la confronter à la réalité sociale et produire des solutions. C’est cela qu’on attend d’un cadre. Le cadre, selon lui, a aussi pour vocation d’animer le débat. Parce que c’est le cadre qui produit des idées. «La Ccr devrait être un laboratoire d’idées. Le débat doit être très élevé. L’argumentation très sophistiquée. Mais ça, c’est à l’intérieur. Quand il faut vulgariser la réflexion, il faut tenir une réflexion qui soit à la portée des populations, à la hauteur des populations. Mais quand on est au niveau des cadres, à l’interne, nous devons nous éloigner des platitudes, des généralités et être le plus sophistiqué possible dans l’argumentation», motive Ismaïla Madior Fall.
Pour sa part, Abdoulaye Diouf Sarr promet plus de rencontres.
Madou MBODJ