Face à l’agression du cadre de vie, des disfonctionnements de l’assainissement, les encombrements, entre autres écueils, le maire de la ville de Dakar ne milite pas pour le déguerpissement. Barthélemy Dias opte plutôt pour le dialogue avec les différents acteurs pour réinventer et réorganiser la capitale sénégalaise. A cet effet, il a mis en place le premier Observatoire citoyen de la ville de Dakar.
La ville de Dakar, sous la houlette du maire Barthélemy Dias, a mis en place le premier Observatoire citoyen de la ville de Dakar (Ocvd). Dans son allocution, à l’occasion de la cérémonie de lancement, dans l’enceinte de l’Hôtel de ville, le maire est revenu sur les raisons de cette nouvelle trouvaille dont la coordination a été confiée au sociologue Djiby Diakhaté. « Nos villes sont quotidiennement le théâtre de plusieurs inconsistants affectant considérablement la qualité de la fonctionnalité territoriale. A Dakar, ville capitale, plusieurs disfonctionnements touchent l’environnement, le cadre de vie, l’assainissement, le civisme l’intégrité des infrastructures et biens publics, entre autres. En l’absence d’une citoyenneté active et agissante pour l’intérêt de notre vivre ensemble, l’impact des efforts déployés par la municipalité se retrouve amoindri et ralentit considérablement le processus de métropolisation de notre cité », explique d’emblée Barthélemy Dias pour justifier l’adoption de ce programme de développement territorial qui, à l’en croire, repose sur la construction d'une intelligence collective dans la gouvernance urbaine et privilégie une démarche participative et inclusive. « Aujourd’hui, il urge de mettre en œuvre une stratégie permettant à nos populations et usagers d’adopter les meilleurs réflexes citoyens et civiques, de comprendre et de s'approprier les projets et programmes municipaux et d'améliorer leur rapport avec le territoire urbain, son environnement et le bien public local. L'ambition de cet observatoire est de favoriser la participation citoyenne, de développer le dialogue, la concertation et la consultation des citoyens à travers l'organisation d'espaces démocratiques de rencontres entre populations, élus et acteurs de développement », fait remarquer le député-maire de la ville de Dakar, persuadé qu’il est possible de réinventer Dakar avec l’engagement et l’implication de la population et notamment des jeunes. Sa volonté, dit-il, est de raffermir la cohésion sociale et faire de Dakar un territoire où ses acteurs se parlent, communiquent et échangent sur les enjeux de développement de la cité.
L’échec des politiques publiques à l’origine des charretiers à Dakar
S’agissant de la mise en œuvre de cet Observatoire citoyen, le maire de la ville de Dakar a décidé d’émettre sur la même longueur d’onde que ses administrés. « Je fais partie de ces acteurs politiques qui ne croient pas au déguerpissement. Je crois au désengorgement et au désencombrement », précise Barthélemy Dias qui accorde une place importante à l’économie informelle. « L’économie sociale et solidaire, c’est l’économie exclue du système classique bancaire alors qu’elle représente 75% de l’économie sénégalaise. Nous devons être fiers de que nous sommes. Nous sommes un peuple de débrouillards, de commerçants, un peuple digne, debout et fier », précise le maire de Dakar, avant de poursuivre : « les ambulants ont leur place dans Dakar, mais ils doivent comprendre que les Dakarois ont le droit de marcher sur des trottoirs. Les charretiers sont des Sénégalais qui, par le fait de l’échec des différentes politiques publiques, ont quitté leur terroir pour rejoindre la capitale. Ils doivent comprendre qu’il est interdit de circuler en charrette à Dakar. Nous allons les accompagner à travers un programme de mise à disposition de tricycles pour qu’ils continuent d’exercer leur métier et de subvenir à leurs besoins », indique l’ancien maire de Mermoz-Sacré-Cœur.
M. CISS