C’est dans un langage accessible parfois rythmé d’un jargon de la rue que le Président Macky Sall s’est évertué à conscientiser les jeunes contre les dérives de l’internet, des réseaux sociaux et autres manipulateurs de consciences. Aussi, a-t-il invité les jeunes à choisir la voie de l’éducation de l’apprentissage et de la formation. Poursuivant, il a peint un bilan élogieux de sa politique de jeunesse avant de s’en prendre aux détracteurs de son bilan dont les critiques, dit-il, ne se fondent sur rien du tout.
Après deux ans de report à cause de la pandémie à Covid-19, le président de la République a présidé, ce samedi, la cérémonie officielle de lancement de la semaine départementale de la jeunesse au Centre international de conférence Abdou Diouf de Diamniadio (Cicad) devant une forte mobilisation des jeunes et en présence du ministre de la Jeunesse, Néné Fatoumata Tall. Sous les habits de «président de la République», de «père», mais aussi «d’ancien jeune», Macky Sall – «à cœur ouvert» - s’est longuement entretenu avec la jeunesse qui, rappelle-t-il, est au premier rang de ses priorités. Ainsi, face au regain de la violence et aux dérives des réseaux sociaux, le président de la République n’a pas manqué de conscientiser les jeunes. «Refusez la violence sur toutes ses formes. La violence ne mène qu’au recul et à la ruine. Ne vous laissez pas conduire dans des aventures sans lendemain, ne perdez pas votre temps dans un usage abusif de l’internet et des réseaux sociaux à la merci de personnes qui se disent influenceurs. Seules les connaissances qui rendent meilleurs sont utiles», a indiqué le chef de l’Etat.
«Refusez d’être bernés, n’acceptez pas qu’on vous fasse un lavage de cerveau»
Mieux, pour contourner toutes ces dérives de l’internet, il a appelé les jeunes à choisir la voie de l’éducation, de l’apprentissage, de la formation. «Cette voie, dit-il, éclaire l’esprit et forge la capacité de jugement ; et c’est elle qui constitue la meilleure ligne de défense contre l’ignorance, l’obscurantisme et la manipulation des consciences. Refusez d’être bernés, n’acceptez pas qu’on vous fasse un lavage de cerveau», ajoute Macky Sall dans un jargon accessible, sous un tonnerre d’applaudissements des jeunes qui se retrouvent dans ce vocable et qui répliquent en chœur : «nous refusons».
La jeunesse est une fenêtre d’opportunités à saisir
Poursuivant, le chef de l’Etat rappelle que la jeunesse n’est point un état permanent. «Le temps ne s’arrête pas. La jeunesse est un temps de passage vers l’âge adulte et dans la séquence d’une vie humaine, la jeunesse est une fenêtre d’opportunités à saisir. La jeunesse est précieuse et le temps n’attend pas ; donc il est préférable de choisir son temps et d’agir à temps plutôt que d’essayer de rattraper le temps perdu», avise le président de la République.
Il est également revenu sur sa politique de jeunesse à l’origine, dit-il, des investissements massifs qui ont permis la multiplication des structures scolaires et universitaires.
Ce n’est pas par l’emploi salarié qu’on va régler le problème des jeunes
Dans cette dynamique, le chef de l’Etat est persuadé que ce n’est pas l’emploi salarié qui va régler le problème de la jeunesse. D’autant plus que l’administration publique ne compte que 161.000 emplois salariés, soit -1% de la population. S’y ajoute moins de 400.000 salariés du privé. Le public et le privé confondus font, dit-il, moins de 500.000 salariés sur une population qui va bientôt atteindre 18 millions d’habitants. «Ce n’est pas par l’emploi salarié qu’on va régler le problème des Sénégalais. Les gens ont d’autres sources de revenus et c’est l’entreprenariat. On doit voir comment financer ces activités, notamment pour les jeunes et les femmes», informe Macky Sall.
Le programme Xëyu Ndaw Ni a créé 46.334 emplois
Le chef de l’Etat révèle, en outre, que le programme Xëyu Ndaw Ni a, à la date d’aujourd’hui, créé 46.334 emplois sur un objectif de 65.000 dont le recrutement de 5000 enseignants. Dans le cadre de la convention Etat-employeurs, il révèle que 11.300 emplois ont été créés sur 20.000. 4190 bons de formation pour des jeunes ont été distribués. L’Etat a aussi distribué les financements de 83.023 bénéficiaires sans compter le recrutement inédit de mille volontaires à l’appui des activités du Service civique national. Pour mesurer l’impact de tous ces emplois créés, le président de la République a fait la comparaison des emplois créés depuis 2000. «L’administration du Sénégal en 2000 comptait entre 60.000 et 65.000 emplois. 12 ans plus tard, nous étions à 91.000 emplois. Aujourd’hui, nous l’avons porté à 161.000 emplois. Vous voyez ce que représente 65.000 emplois en un an», souligne le chef de l’Etat qui déplore la posture de certains qui, dit-il, même si tu leur ouvres les portes du paradis, ils vont refuser.
Si nous n’avons pas travaillé, ils n’ont qu’à chercher des gens meilleurs, mais il ne faut pas qu’on tente de discréditer notre bilan…
Loin de partager ces critiques partisans contre le régime en place, le chef de l’Etat invite ses détracteurs à étayer leurs propos au lieu de parler dans le vent. «Quand on parle, on doit parler de réalités sous-tendues par des chiffres au lieu d’embarquer la population dans des conjectures sans fondement. Il faut parler de réalités du pays, sur son évolution, sur le bilan de l’action du gouvernement. C’est là ou on doit juger un pouvoir et non sur la base de ‘’wax sa xalaat’’, sur la base de rien du tout. On doit éclairer la lanterne des populations. Si nous n’avons pas travaillé, elles n’ont qu’à chercher des gens meilleurs ; mais il ne faut pas qu’on tente de discréditer notre bilan aux yeux de la population», charge Macky Sall, disposé à démontrer à ses détracteurs que ces investissements ont doublé dans tous les domaines d’activités de 1960 à nos jours. «Il ne faut pas qu’avec tout ce travail abattu vous acceptiez qu’on remette en cause notre bilan, ou qu’on tente d’anéantir tous ces efforts déployés. Ce n’est pas de la politique, c’est de la citoyenneté, parce qu’il s’agit du Sénégal. Quand on parle d’emploi, il faut que l’économie tourne pour générer des emplois. Si l’économie ne tourne pas, point d’emploi», martèle le chef Etat. Toutefois, en dépit des efforts consentis, il est persuadé qu’il reste beaucoup de défis à relever. «Je ne dis qu’on a tout fait. On ne peut pas tout faire, on n’a même pas encore fait la moitié de ce que nous voulons faire. Il y a beaucoup de défis à relever dans la formation, l’emploi des jeunes, l’entreprenariat, le développement tout court», reconnait le Président Sall.
Moussa CISS
NENE FATOUMATA TALL, MINISTRE DE LA JEUNESSE
«C’est au Président que nous devons le dynamisme et la vitalité de la jeunesse sénégalaise»
Néné Fatoumata Tall est revenue sur les réponses apportées par le chef de l’Etat aux différentes préoccupations de la jeunesse. «Les jeunes vous ont demandé des formations à orientation professionnelle dans les métiers de l’agriculture afin d’acquérir des compétences visant à maîtriser les techniques agricoles, vous leur avez ouvert des Isep et offert le Prodac. Ils ont sollicité des possibilités de formation à la gestion des micro-entreprises, la facilitation de l’accès aux microcrédits et à d’autres programmes de financement, vous avez mis la Der/Fj à leur disposition. La jeunesse a appelé à plus de considération de la part des entreprises dans le cadre de la Rse, et votre réponse a été l’adoption tacite de la méthode de ‘’l’Obligation appui jeunesse’’. Vous avez décidé d’accorder une part non négligeable de nos ressources naturelles aux générations futures. Votre ambition de renforcer davantage l’investissement sur la jeunesse, à travers le Pse Priorité jeunesse, en est une parfaite illustration», a indiqué le ministre de la Jeunesse. A l’en croire, c’est au président de la République, à son dévouement, son abnégation, son amour de la patrie, mais aussi à son courage et sa clairvoyance, que nous devons le dynamisme et la vitalité de la jeunesse sénégalaise de cette dernière décennie, reconnus en Afrique et dans le monde.
M. CISS