Ils sont dans tous leurs états. Les exploitants du sel du Lac Rose, après plusieurs mois de chômage causé par le canal à ciel ouvert créé par les autorités pour déverser les eaux usées et pluviales de la banlieue au lac, ont décidé de construire un mur pour bloquer ces eaux et sauver le lac.
Les exploitants du sel du Lac Rose sont très mécontents. En point de presse hier, ils disent que leur activité de rente est menacée par le ruissellement des eaux usées et pluviales de la banlieue qui se déversent dans le lac. Ils ont ainsi pris la responsabilité de stopper net ces eaux, en érigeant sans le consentement ni onction de l’autorité, un mur aux fins de bloquer l’écoulement de ces eaux vers le lac. «Ce canal nous a causé beaucoup de dégâts l’année dernière à cause des eaux de pompage depuis la banlieue dakaroise qui se déversent dans ce lac. Ce qui a causé le chômage de plusieurs centaines de personnes depuis 09 mois. C’est à cause de cet état de fait que nous avons pris notre propre responsabilité pour que pareil événement ne se reproduise plus, parce que nul n’ignore que nous sommes en plein hivernage. On n’a pas besoin d’avertir les autorités, d’autant plus qu’elles sont au courant de ce drame écologique et sanitaire. Beaucoup de ministres sont venus ici mais rien n’est fait, c’est des paroles qui ne sont pas suivies d’actes», fait savoir Maguette Ndiour, qui ajoute après regret : «jusqu’à présent, aucune autorité n’a fait quoi que ce soit pour éviter que le syndrome de l’année dernière ne se produise. Le Lac Rose vend la destination Sénégal. Si les autorités ne donnent pas une importance au Lac, c’est grave», dit-il.
Et pour justifier ces actions sans autorisation, Maguette Ndiour peste. «Régler le problème de la banlieue dakaroise est leur objectif principal, quitte à créer des problèmes ici. Depuis plusieurs mois, nous menons des activités. La première, c’est de faire baisser le niveau de l’eau en achetant des motopompes qui coûtent 1.100.000 F l’unité, en payant de l’électricité. Chaque vingt jours, on paie 965.000 F à la Senelec. C’est l’Etat qui nous a causé tous ces dégâts et malheureusement, il est complètement absent. Nous n’avons pas toujours réussi à faire baisser le niveau de l’eau. Le sel est toujours au fond. L’Etat nous a laissé à notre propre sort c’est pourquoi nous avons pris nos responsabilités pour sauver ce patrimoine de l’Unesco», regrette le sieur Ndiour qui faisait face à la presse.
Par ailleurs, il accuse les cités nouvellement construites que ce canal traverse. «Si vous faites le tour du Lac, vous verrez les impactés du Ter, la Cité Tawfékh, la Cité Senegindia. Toutes ces cités ont érigé des branchements domestiques qui ont pour destination le canal à ciel ouvert du Lac Rose. L’Etat encore laisse faire ses pratiques. Il doit agir pour mettre fin à ces pratiques pour préserver ce Lac qui vend la destination Sénégal pour le bien-être de tout le monde», conclut Maguette Ndiour.
Baye Modou SARR