L’Union Européenne (UE) rajoute une couche au concert de complaintes et demande aux autorités sénégalaises de «rétablir le calendrier électoral, conformément à la Constitution du Sénégal et à la Charte de la Cedeao». Selon l’UE, l’élection présidentielle doit se tenir à la date prévue, c’est-à-dire le 25 février 2024.
Les récriminations contre l'Etat du Sénégal n'en finissent plus d'inonder la table du Président Macky Sall. La dernière est celle de l'Union Européenne, écœurée de voir la tournure des évènements depuis le récent discours du chef de l'État et le forcing du parti au pouvoir à l'Assemblée nationale. «L’Union Européenne est très préoccupée par le report du scrutin présidentiel prévu le 25 février, au 15 décembre 2024. Ce report entache la longue tradition de démocratie au Sénégal et ouvre une période de grande incertitude au Sénégal», souligne-t-elle d'emblée. Elle regrette, en outre, que "cette décision majeure, qui concerne un moment clé de l’exercice démocratique par l’ensemble des citoyens, soit intervenue sans étroite consultation avec l’ensemble des acteurs politiques de manière inclusive et transparente".
A l'instar du communiqué de la Cedeao, l’UE a demandé «instamment à la classe politique de prendre rapidement les mesures nécessaires visant à rétablir le calendrier électoral, conformément à la Constitution du Sénégal et à la Charte de la Cedeao». Selon l'Union Européenne, "cette décision est jugée inacceptable car elle concerne un moment clé de l’exercice démocratique par l’ensemble des citoyens. Par ailleurs, l’Union Européenne exprime sa préoccupation face aux impacts déjà visibles de l’annulation de l’élection présidentielle du 25 février 2024 sur la stabilité et la cohésion sociale au Sénégal. A ce titre, l’exercice des libertés fondamentales comme celles de manifester et de s’exprimer, sont des principes fondamentaux d’Etat de droit qui ne doivent souffrir d’aucune exception".
Samba THIAM