Astou Sène, agent municipal de la mairie de la Médina, avaitlacéré le visage de la partisane de Cheikh Ba, Fatou Wade, avec une lame de rasoir
Pour avoir lacéré avec une lame de rasoir le visage de Fatou Wade, une partisane de Cheikh Ba à la Médina, la militante de Bamba Fall, Astou Sène, en a fait les frais. Car, elle a été condamnée hier à 6 mois de prison ferme et à payer à sa victime la somme de 2 millions à titre de dédommagements.
En prison depuis des semaines suite à moult renvois de son procès, la militante de Bamba Fall, Astou Sène, a été finalement fixée sur son sort hier. Agent municipal à la mairie de la Médina, cette prévenue de 37 ans a été jugée devant le tribunal d’instance des flagrants délits de Dakar, pour des faits de coups et blessures volontaires ayant entrainé une incapacité temporaire de travail de15 jours au préjudice de la partisane de Cheikh Ahmed Tidiane Ba, Fatou Wade. Ainsi, elle a été condamnée à 2 ans dont 6 mois ferme de prison. En sus de cette peine,cette prévenue doit allouer à sa victime la somme de 2 millions F Cfa à titre de dédommagements.
Astou Sène réfute tout
Les faits qui opposent ces protagonistes remontent à la campagne électorale des locales du mois de janvier courant. C’est aucours d’une rixe que la mise en cause Astou Diop avait sauvagement agressée Fatou Wade. Ainsi, avec une lame de rasoir, elle lui avait complètement lacéré le visage et l’oreille. Pour cause, c’est Fatou Wade qui, à travers un post surFacebook, avait taxé Astou Sène et sa mère de prostituées.Et quand elle s’est rendue auprès de Fatou Wade pour lui demander des explications, elle l’a attaquée et sauvagement agressée. Ce que la mise en causeAstou Sène a réfuté hier, devant le prétoire. «Je n'ai jamais levé ma main sur elle. C'est un individu qui m'a appelée au téléphonepour m’informerque Fatou Wade est en train de me traiter de prostituée sur Facebook et ma mère de mendiante. Aussi, elle m'avait accusée d'avoir avorté.C’est quand je suis sortie pour aller chez ma mèrequ’elle s'est ruée sur moi. Elle m’a ainsi lacéré le bras avec une lame. Elle s’est blessée au cours de la mêlée lorsque je tentais de retourner sa main vers une autre direction», a-t-elle relaté.
La version de Fatou Wade
Sur sa version des faits,Fatou Wade a bien précisé que leur différend a démarré sur Facebook. Sur ledit réseau social, dit la militante de Cheikh Ba, Astou Sène avait créé un faux compte sous le pseudonyme «domou Médina». C’est à partir de là, précise-t-elle, que son bourreau lui a envoyé un sms tout en lui intimant l'ordre de se taire sous prétexte qu'elle savait beaucoup de choses sur elle. «Elle m'a taxée de fille de mœurs légères qui fixait des rendez-vous au Maroc. Elle m'a aussi accusée d'avoir couché avec son défunt père. Le jour des faits, alors que je me rendais au marché Tilène, elle m’amenacée. A partir de cet instant, j’ignorais tout ce qui se passait autour de moi. Car, je me suis évanouie et c’est à l’hôpital que je me suis réveillée», a-t-elle relaté.
Les avocats de Fatou Wade enfoncent Astou Sène
Pour ses intérêts, Me Mouhamed Moustapha Dieng a soutenu que sa clienteFatou Wade a été victime d'une véritable agression avec préméditation. La robe noire parlant ainsi de «criminalisation» des faits, lance : «la prévenue a pris sur elle d’aller trouver Fatou Wade jusque devant son domicile. C'est un acte éminemment criminel», a-t-il tonné. Son confrèreMe El hadji Diouf avait réclamé pour le compte de Fatou Wade la somme de 200 millions F Cfade dédommagement. Pour justifier sa demande et revenir sur la gravité des blessures de sa cliente, Me El hadji Diouf a révélé : «on aurait pu demander des milliards parce que cette dame ne sera plus belle. On a voulu la tuer. C'est la chambre criminelle qui aurait dû être saisie parce que l'intention de donner la mort est manifeste. Elle a attendu la victime le temps qu'elle sorte de sa maison pour l'éliminer. Le débat, c'est l'assassinat manqué, la violence inouïe. Les blessures n'ont pas été inventées. Elles sont atroces. Quand je me suis rendu immédiatement à l’hôpital Abass Ndao sur demande de Cheikh Ba, la victime ne pouvait même pas dire son nom lorsque le médecin a tenté de la réanimer», a-t-ilplaidé.
Les avocats de la défense parlent de banale affaire
Soulignant pour sa part que l'imputabilité des faits ne pose aucun problème, le représentant du procureur a déclaré que la victime a eu cinq points de suture sur différentes parties du corps. D’après toujours le ministère public qui a requis 6 mois de prison ferme contre la prévenue, il y a une blessure qui a effleuré son œil. Les avocats de la défense,Mes Souleymane Soumaré, Alioune Badara Ndiaye et Ousseynou Fall ont balayé d’un revers de main la thèse criminelle dans cette affaire. Avant de solliciter une application bienveillante de la loi. «Voilà, pour une banale affaire de Cbvet on vient ici comme des clowns pour nous parler de cour d'assises. Nous sommes appelés au secours de cette pauvre jeune fille qui est en détention pendant presque un mois. Le droit ne s'applique pas de manière mécanique et bête», a argué Me Ousseynou Fall.
Fatou D. DIONE