Pour des faits d'injures publiques et de menaces de mort dont il a répondu hier, mercredi, devant le tribunal correctionnel de Dakar, l'artiste Mame Gor Diazaka sera fixé sur son sort le 10 mai 2023. Il a été traduit devant cette barre par la société Bisa et son vigile Hamidou Kandé. Ces derniers lui réclament 30 millions de dédommagement.
Le contentieux qui oppose l'artiste-chanteur Mame Gor Mboup alias Mame Gor Diazaka au vigile de l'usine Bisa, (une industrie d'exploitation de béton), Hamidou Kandé, a été tranché hier par le juge du tribunal correctionnel de Dakar. C'est Hamidou Kandé et ladite société qui ont traduit l'artiste devant cette barre pour des faits d'injures publiques et de menaces de mort. Mais, à la barre hier, le chanteur a réfuté ces accusations. À l'en croire, il n'a jamais vu Hamidou Kandé pour le menacer et l'injurier. À son avis, ce dernier a été utilisé. «Le jour des faits, j'ai vu une trentaine de nervis armés et qui se trouvaient sur place. La société a emmené des gens qui n'habitaient même pas le quartier pour raconter des contrevérités à la presse. Je suis allé alors dans cette foule de nervis que j'ai dit : ‘’si jamais quelqu'un me touchait j'allais(...)’’. Je n'ai menacé personne et je ne détenais pas non plus d'arme. J'étais juste là-bas pour les aviser que les gens qui échangeaient avec la presse n'étaient pas du quartier». Mame Gor Diazaka a tout de même parlé des raisons du "combat" qu'il menait. « La société Bisa a installé une centrale à béton dans le quartier. Ce qui a entrainé une pollution et beaucoup de personnes souffrent de maladies liées à cette exploitation. Je me bats pour la santé publique. Ma mère est décédée suite à une détresse respiratoire causée par cette usine installée dans notre quartier. Tous les documents sont avec moi», a-t-il renseigné.
Son accusateur, le vigile Hamidou Kandé, a signifié au juge que Mame Gor Diazaka l'a ouvertement menacé de mort. « Au moment de la rencontre avec la presse, il a surgi de nulle part et a commencé à proférer des injures contre nous. Il nous a traités de traîtres. Il m'a même menacé de mort quand il a fait irruption à cette conférence de presse. Quand j'ai voulu le stopper, il a menacé de me donner un coup de pistolet si je le touchais. Il a réitéré ses propos en soutenant que j'allais terminer au cimetière», a-t-il expliqué.
Mais Mame Gor est revenu à la charge pour nier les faits ; malheureusement, il a été trahi par une vidéo qui a été visionnée à l'audience et dans laquelle on l'entendait menacer et insulter de manière salace.
À part Hamidou Kandé, la société Bisa s'est constituée partie civile. Sur ce, leur avocat a réclamé à titre de réparation la somme de 30 millions F Cfa. Le procureur a requis l’application de la loi pénale contre Mame Gor Diazaka. Mais l'un des avocats de la défense a indiqué que l'argumentaire de la partie civile renseigne à suffisance sur les raisons de cette procédure. «Mame Gor sortira grand de ce procès. Il mène un noble combat. Il ne peut pas laisser ses voisins mourir à coup de
pollution. Il ne défend pas des intérêts personnels», a relevé Me Assane Dioma Ndiaye qui a sollicité sa relaxe. Délibéré au 10 mai 2023.
Fatou D. DIONE