L'ENSEIGNANT PROFITAIT DU MOMENT OÙ LA FILLETTE DE 13 ANS LUI APPORTAIT LE DÉJEUNER POUR LA VIOLER : Hamidou Sagna justifie par un moment de faiblesse ses abus sexuels sur M. Kabou




 
 
Accusé de viol par sa cousine mineure, M. Kabou, l'enseignant Hamidou Sagna risque 10 ans de réclusion criminelle devant la chambre criminelle de Dakar où il a comparu hier, mardi 6 août 2024. Il soutenait à l'enquête avoir eu un moment de faiblesse lors de ce viol qui s'est passé dans sa chambre. Déclaration qu'il a réfutée à la barre.
 
 
 
Enseignant de profession, Hamidou Sagna se trouve dans de sales draps à cause de M. Kabou. Les dessous de sa relation avec cette dernière qui se trouve être sa cousine ne sont toujours pas connus. Tantôt, elle parle de viol tantôt elle évoque une relation amoureuse entre eux. En tout cas, tout ce que le public sait, c'est que la gamine âgée aujourd'hui de 16 ans l'a trainé en justice pour des faits de viol. Crime pour lequel l'enseignant a été jugé hier, mardi 6 août, devant la chambre criminelle de Dakar. Le calvaire de ce père de 4 enfants a commencé le 4 octobre 2021. Date à laquelle la mineure l'a accusé d'abus sexuels. Du fait des liens de parenté qui le lient à la mère de M. Kabou, celle-ci avait l'habitude de lui apporter son déjeuner dans sa chambre à Keur Massar. Et un jour, soutient-elle, il a abusé sexuellement d'elle. Une fois rentrée chez elle, M. Kabou a commencé à se plaindre de douleurs au ventre. Puisque sa mère était partie en voyage en Gambie, son père a demandé à la grande-sœur de M. Kabou de conduire celle-ci à l'hôpital. C'est une fois à l'hôpital que les blouses blanches ont constaté que M. Kabou a été abusée sexuellement. Sa grande-sœur qui a été informée a rapporté à leur père les faits d'abus sexuels que M. Kabou avait subis. Le géniteur interroge la victime. Cette dernière lui dit que c'est Hamidou Sagna qui l'avait déflorée. Le père de famille enclenche des poursuites judiciaires contre Hamidou Sagna qui s'est rendu en Gambie le lendemain des faits, à savoir le 5 octobre 2021. Un mandat d'arrêt international lancé contre lui, il sera interpellé au moment où il rentrait au Sénégal.
Remis aux éléments de Jaxaay, Hamidou Sagna fait des aveux circonstanciés. Devant les enquêteurs, il avait reconnu les faits et soutenait que le viol s'est passé dans sa chambre quand M. Kabou est venue lui apporter la nourriture. A ce moment, il revenait de la douche et a eu un moment de faiblesse, disait-il. Il précisait avoir pénétré la fille à moitié.
Placé sous mandat de dépôt il y a de cela 3 ans, Hamidou Sagna a fait face au juge de la chambre criminelle de Dakar hier. Mais, l'accusé âgé de 32 ans a catégoriquement nié les faits à la barre du tribunal. Confronté aux déclarations concordantes qu'il avait faîtes à l'enquête de police, il dit : "j'ai été torturé par les enquêteurs et je traîne des cicatrices". Mais lorsque la chambre lui a signifié qu'il avait signé tout le procès-verbal d'enquête préliminaire, là aussi il botte en touche. "On ne m'a jamais montré le procès-verbal à la police. Ce n'est pas moi qui ai signé ce Pv d'enquête". Par ailleurs, il a révélé au tribunal qu'il s'était rendu en Gambie auprès de certains parents pour une médiation lorsque cette affaire a éclaté.
La victime M. Kabou, qui avait 13 ans au moment des faits, a devant le juge retracé le film de son agression sexuel présumée. "Le jour des faits, je lui ai apporté le repas dans sa chambre. Après avoir mangé, il m'a appelé pour venir récupérer le bol puisque je l'attendais dehors. C'est quand je suis entrée dans la chambre qu'il m'a jetée sur le lit avant de me violer. Il a menacé de réitérer son acte si j'en pipais mot à quelqu'un. Après ça, je suis allée pisser et j'ai vu du sang qui coulait de mes parties intimes. Je pensais que c'était normal parce que je croyais que c'était mes menstrues comme j'avais atteint mes 13 ans. Avant ce viol, je n'ai jamais connu d'homme de ma vie", a-t-elle confessé.
Son civilement responsable, Anna Manga, entendue à titre de simples renseignements, n'a pas réclamé de dédommagement à Hamidou Sagna. Dans ses réquisitions, le procureur a demandé 10 ans de réclusion criminelle contre l'accusé. Le parquet dans ses développements a déclaré que le rapport médical de la victime qui est versé au dossier est sans appel en ce qui concerne le viol. Il a aussi précisé que le seuil de discernement est de 15 ans, alors que le fait pour Hamidou Sagna d'accomplir ces actes sexuels sur mineure de moins 15 ans constitue un viol. S'appuyant aussi sur le fait que Hamidou Sagna avait reconnu les faits à l'enquête préliminaire avant de se dédire devant le tribunal, le parquet estime que son système de défense constitue un moyen pour se dérober d'une sanction pénale. Au terme de ses observations, le maître des poursuites a demandé au tribunal, s'il n’est pas convaincu du viol, de disqualifier ces faits en pédophilie.
Parlant de tergiversations de la fille, Me Abdou Abdoul Daff de la défense a dit qu'elle a fini par avouer à la barre que l'accusé était son copain. Me Daff, qui plaide l’acquittement, d'ajouter : "aucune des parties n’a assumé son rôle. Elle a eu un acte sexuel qu’elle n’a pas assumé. Pourquoi condamner ce monsieur à 10 ans ?". Délibéré au 20 août prochain.
 
Fatou D. DIONE
 
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