JOTNA ET CRD A PROPOS DE LA CAUTION POUR LES ELECTIONS: «Fixer le montant de la caution à 15 millions, c’est comme décréter que seuls les richards peuvent postuler pour ces élections»



 
Le montant de la caution pour les élections locales de janvier 2022 continue d'alimenter le débat. Après les candidats indépendants, c’est le tour de la coalition Jotna et du Congrès de la renaissance démocratique (Crd) de marquer leur désolation face à ce qu’ils appellent le suffrage censitaire. La bande à Thierno Alassane Sall  souligne là une raison de plus pour l’opposition de conjuguer ses efforts et d'aller à l’assaut des collectivités territoriales ensemble, dans une large coalition. Cette question ainsi que celle du Plan Orsec ont été abordées lors de leur point de presse d’hier.
 
D’une proposition de 5 millions à celle retenue de 15 millions, l’opposition a de quoi être frustrée par la décision de Antoine Diome à propos du montant de la caution. Fixer le montant de la caution à 15 millions, c’est comme décréter que seuls les richards peuvent postuler pour ces élections. C'est la conviction de Dr Abdoulaye Niane, membre de la coalition Jotna. Selon ce dernier, l’opposition a là une raison de plus pour accorder ses violons et faire face au régime. «Le suffrage censitaire n’a pas sa place dans ce pays. Il est banni partout au monde où règne la grande démocratie, donc le Sénégal ne peut pas constituer une exception. Nous devons le combattre et nous allons le combattre», assure-t-il.
Interpellé sur les bisbilles notées cette semaine au sein de l’opposition, Abdoulaye Niane est catégorique : «il est de notoriété que la démocratie est une diversité d’opinion. Nous ne pouvons pas être tout le temps d’accord sur tout, mais nous avons toujours fait preuve de responsabilité pour trouver un juste milieu par rapport à ces questions qui nous opposent», a expliqué Dr Niane. Qui pense que l’opposition, dans sa globalité, a beaucoup de raisons qui devraient la pousser à s’unir afin de bouter ce régime hors de nos instances de décisions. «Combattre la souffrance des Sénégalais, œuvrer pour y mettre fin, doit être plus important que tous nos points de divergence. Il est vrai qu’il n’en manquera pas au cours de notre compagnonnage, mais nous réglerons nos divergences le moment opportun», dit-il.
 
«maîtriser nos egos, refreiner nos ambitions parfois démesurées»
 
Sur l’unité de l’opposition pour les élections territoriales, Pape Sarr indique : «nous restons et demeurons convaincus que pour y arriver, il faut parvenir à maîtriser nos egos, refreiner nos ambitions parfois démesurées, contrôler nos émotions en ce qu’elles peuvent se révéler sources d'erreurs fatales de jugement. Il est indispensable, au-delà des intérêts personnels et petitement politiciens, de nous recentrer sur l’intérêt supérieur de notre cher Sénégal, la prise en charge correcte des aspirations et des attentes légitimes des Sénégalaises et des Sénégalais», déclare M. Sarr, selon qui il n’est pas question de juger les choix de qui que ce soit, mais il faut reconnaître que l’unité de l’opposition est la seule perspective crédible pour relever ces défis.
 
Ndèye Khady DIOUF
 
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