Grand-Dakar a résisté à la tempête de Yewwi Askan Wi. Son maire qui est à son 3ème mandat se dit heureux d'avoir encore une fois bénéficié de la confiance des populations. Analysant la défaite de la coalition Benno Bokk Yakaar à laquelle il appartient, Jean Baptiste Dioufreconnait la performance de Yewwi AskanWidurant ces élections locales, mais précise que l’un des éléments déterminants de cette victoire, c’est la campagne de mauvaise foi qui s’est faite autour de la question de l’homosexualité au Sénégal. Il a aussi abordé la question de l’union au sein de Benno, mais aussi sa future collaboration avec Barthélemy Dias.
Il est l’un des rares maires de la coalition Benno Bokk Yakaar à avoir gagnésa commune dans le département de Dakar. Analysant les résultats des élections locales, le maire de Grand-Dakar, qui inaugure son 3e mandat, reconnaît que Yewwi Askan Wi a fait une percée. «Yewwi Askan Wi a dominé les élections à Dakar ; il ya eu quelques résistants et Benno s’en est sortie avec 4 communes sur les 19»,reconnaît Jean Baptiste Diouf, qui fait noter qu’il ya par contre un élément très déterminant dans cette victoire de Yewwi. Selon lui, Yewwi Askan Wi a mené sa campagne autour de la criminalisation de l’homosexualité au Sénégal. «Ils sont allés dire partout que le régime voulait légaliser l’homosexualité et cela a faussé le jeu. C’est une histoire sensible qui a poussé les populations à sanctionner Benno Bokk Yakaar», déplore-t-il.
Évoquant le faible score avec lequel il a gagné ces élections, Jean Baptiste se dédouane.«Il est vrai que nous avons gagné avec moins de 300 voix alors qu’habituellement,nous avions des scores beaucoup plus importants. Ce qu’il ne faut pas oublier, c’est que de nos flancs sont nées des listes parallèles. On s’est donc partagé une partie de notre électorat avec elles. Si ces gens étaient restés dans nos rangs, nous aurions eu un score beaucoup plus élevé», affirme Jean Baptiste Diouf qui pense que la candidate de Yewwi Askan Wi n’a pas l’envergure qu’elle prétend.
«L’union a fait défaut au sein de Benno. Des consignes de vote-sanction ont même été données…»
Interpellé sur le soutien de ses camarades de Benno Grand-Dakar,le maire souligne que malheureusement,l’union a fait défaut au sein de leur coalition durant ces locales. Sans la nommer, Jean Baptiste Diouf déclare n’avoir reçu aucun soutien d’une quelconque nature de la part de Ndèye Saly Diop Dieng avec qui il partage le secteur.«Celle-là, mis à part une rencontre flash il ya trois mois, la dernière fois que je l’ai vue, c’était en 2019 lors de la campagne présidentielle. Nous ne l’avons pas vue ni entendue.Nous avons alors travaillé avec ceux qui étaient là et nous avons gagné, c’est l’essentiel », déclare Jean Baptiste Diouf qui poursuit:«Benno est une entité unie normalement,mais certains se sont détachés. Étant même investis sur les listes, ils n’ont pas fait campagne et se sont même permis de donner des consignes de vote-sanction. Au niveau de notre commune, il nous est parvenu que la dame avec qui nous devions travailler a demandé à ses proches de voter Diouf Sarr pour la ville, mais que pour la commune, ils pouvaient faire ce que bon leur semblait. Mais par la grâce de Dieu, nous avons gagné», fait-il savoir.
«Barthélemy est un ami, un neveu…je souhaite qu’il n’y ait pas de de problème d’appartenance politique»
Après avoir félicité le nouveau maire de la ville de Dakar, Jean Baptiste assure que rien n’entachera son travail à la ville de Dakar en tant que conseiller. Pour lui, il ne devrait pas y avoir des problèmes d’appartenance à un quelconque mouvement ou parti politique. «Barthélemy Dias est un camarade socialiste avec qui nous avons évolué ensemble au Ps et à Taxawu Dakar. Nos chemins se sont séparés après l’attaque à la maison du parti.Malgré cela, nous avons les meilleures relations, Barthélemy Dias est un ami, un neveu. Il est devenu le maire de la ville qui a un budget conséquent sans avoir de territoire ; elle doit donc aider toutes les 19 communes. De ce fait, nous réclamerons ce qui reviendra de droit», précise-t-il.
S’expliquant sur sa vidéo dans laquelle on l'entend proférer des menaces contre les militants de Yewwi Askan Wi. Jean Baptiste soutient que ses propos ont été déformés. En effet, dit-il, c’est sa caravane qui avait été attaquée, ses militants blessés et ses véhicules saccagés. Il a alors averti ses adversaires que si jamais ils l'attaquaient à nouveau,il se défendrait au prix de sa vie, renseigne Jean Baptiste, qui présente ses excuses à tous ceux que ses propos déformés ont heurtés.
Ndèye Khady DIOUF