Inondations dans la banlieue de Dakar: les populations se rebellent, Antoine Diome patauge




En visite, hier, dans les zones inondées de la banlieue, le ministre de l’Intérieur, Félix Antoine Diome, a partagé la souffrance des sinistrés le temps d’une visite en pataugeant dans les eaux sales pour écouter les doléances des habitants, avant de promettre de déployer des moyens dans le cadre du plan Orsec pour soulager la souffrance de ces populations.  
 
Le ministre de l’Intérieur, Antoine Félix Abdoulaye Diome a fait une descente, hier dans l’après-midi, dans les zones inondées de la banlieue après le lancement du Plan national d’organisation des secours (Orsec), pour constater l’ampleur du sinistre causé par les eaux de pluie et apporter les premiers secours aux populations de ces différentes localités. Le nouveau département de Keur Massar, qui souffre encore des eaux de pluie en dépit des milliards injectés, a constitué la seconde étape de cette visite, après Tivaouane Diacksao. Dans cette localité, Antoine Diome a visité le quartier Camile Basse et l’Unité 14 des Parcelles-Assainies de Keur Massar où les habitants cohabitent depuis plusieurs jours avec les eaux de pluie mélangées aux eaux des caniveaux.
 
Complainte d’un jeune : «Nous ne voulons pas de riz, ni d’huile. Nous voulons juste sortir des eaux au plus vite»
 
 
Comme pour compatir au mal-vivre de cette population impactée, le ministre de l’Intérieur n’a pas hésité à patauger dans ces eaux sales avec les jeunes de ces localités. A l’Unité 14 de Keur Massar, c’est au milieu des eaux que la situation a été faite par le représentant des jeunes. «Comme vous pouvez le constater, nous sommes envahis par les eaux. Nous ne voulons pas de riz, ni d’huile. Tout ce que nous demandons, c’est de sortir des eaux au plus vite. Et, la solution urgente que nous sollicitons, c’est de procéder séance tenante au pompage des eaux et la solution durable consistera en l’érection de canalisations pour débarrasser définitivement notre quartier des eaux», a d’emblée lancé le représentant des jeunes qui révèle que certains ont abandonné leurs maisons. Tout de même, il reconnaît que l’Unité 14 se trouve dans un bas-fond, par conséquent, le réceptacle de toutes les eaux des quartiers alentours.
 
 
Keur Massar, le maire Moustapha Mbengue indésirable et copieusement hué
 
 
Le ministre de l’Intérieur, qui a prêté une oreille attentive aux doléances du représentant des jeunes, a révélé que les moyens, notamment les motopompes, seront déployées au plus vite pour les soulager. Mieux, il annonce qu’il compte veiller au suivi des actions initiées en décidant de maintenir le contact avec le représentant des jeunes. Le gouverneur de Dakar précise, à son tour, que le Progep sera déroulé à Keur Massar afin d’apporter des solutions définitives aux inondations. A Keur Massar, le maire de la localité Moustapha Mbengue a été indésirable à cette visite du ministre de l’Intérieur. Aussi, a-t-il été décrié par les jeunes qui l’ont copieusement hué. En outre, le ministre de l’Intérieur s’est rendu au bassin de rétention de Keur Massar, avant de faire cap sur d’autres localités, Malika, Yeumbeul route de Boune, Guinaw rails où les eaux de pluie continuent d’éprouver les habitants de ces sites inondés. Sur place, Antoine Diome a rappelé que le plan Orsec a été lancé et les moyens seront déployés dans les plus brefs délais pour soulager les sinistrés. 
 
M. CISS
 
LANCEMENT DU PLAN ORSEC
Antoine Diome annonce 50 camions hydrocureurs et 150 motopompes dans les zones inondées
 
Avant de se rendre dans certains sites inondés de la banlieue, le ministre de l’Intérieur a présidé, hier, dans les locaux de son ministère, la réunion de lancement du Plan national d’organisation des secours (Orsec) en présence de tous les acteurs concernés. Lors de cette rencontre, il a révélé que des moyens de lutte contre les inondations ont été déjà déployés dans certaines zones inondées. Il s’agit notamment, dit-il, d’une cinquantaine de camions hydrocureurs et de 150 motopompes pour entamer les premières actions de secours. Poursuivant, il s’attend, dit-il, à une efficacité des actions pour «une solution définitive».
 
 
M.C
 
 
 
COURROUX DES POPULATIONS INONDEES A KEUR MASSAR, YEUMBEUL, TIVAOUANE DIACKSO …
L’autoroute à péage bloqué, des affrontements entre sinistrés et forces de l’ordre pour exiger l’évacuation des eaux
 
Certains habitants de plusieurs quartiers inondés de la banlieue n’en peuvent plus de cohabiter avec les eaux. Et, les jeunes de ces différentes localités ont utilisé la «méthode forte» pour exiger l’évacuation des eaux de pluie. Ainsi, à Tivaouane Diacksao, à Tally Mame Diarra, à Keur Massar et à Yeumbeul, des affrontements ont opposé les manifestants de ces quartiers aux forces de l’ordre. Au niveau de Tivaouane Diacksao, les jeunes avaient paralysé la circulation sur l’autoroute à péage pour exiger d’être débarrassés des eaux. Les manifestants déplorent l’enclavement de leur localité par les eaux.
 
A l’origine : une marche des jeunes réprimée par les forces de l’ordre
 
Ce mouvement d’humeur des jeunes a été à l’origine d’un bouchon sur le péage. Et, le cortège du ministre de l’Intérieur en partance vers Keur Massar, dans le cadre de la visite des zones inondées, en a fait les frais. Le cortège a été contraint de rebrousser chemin et d’emprunter la Nationale. Il a fallu l’intervention des forces de l’ordre pour disperser la foule et lever le barrage afin de permettre aux véhicules de rouler. Ça a chauffé également à Keur Massar où des affrontements ont opposé les habitants sinistrés aux forces de l’ordre. Tout est parti d’une marche initiée par les jeunes de cette localité qui ont barré la route et brulé des pneus, outrés par la présence des eaux de pluie. Une manifestation réprimée par les forces de l’ordre par des jets de grenades lacrymogène. Des affrontements qui ont paralysé la circulation à Keur Massar dans la matinée d’hier. Outre Keur Massar, les jeunes de Yeumbeul ont pris le relai pour manifester leur colère dans la rue. La police qui a d’abord tenté de raisonner les jeunes qui ont barré la route a fini par user de grenades lacrymogènes pour les disperser.
 
M. CISS
 
 
LES ECHOS

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