Est-ce la visite du ministre du Travail Yankhoba Diémé qui a envenimé les querelles entre la direction des Ciments du Sahel et les travailleurs ? Dans tous les cas, les travailleurs dénoncent l’intimidation, l’injustice, l’arrêt des CDD ainsi que la suppression des prestations des journaliers. Les syndicalistes ont d’ailleurs saisi l’Inspection du travail après un constat effectué par un huissier de justice. Le face-à-face se fera le 23 de ce mois entre la direction et les syndicalistes à l’Inspection du travail.
Le dialogue de sourds entre la Direction générale des Ciments du Sahel et son personnel n’augure rien de bon. En effet, selon nos sources, après la visite du ministre du Travail Yankhobe Diémé, plusieurs employés des Ciments du Sahel ont perdu leur boulot sans compter que des CDD n’ont pas été renouvelés. Pire, la prestation des journaliers a été arrêtée. Raison pour laquelle le collectif des délégués s’est fendu d’un communiqué pour attirer l’attention des Sénégalais sur ce qu’ils sont en train de vivre. «Nous avons constaté que certains d'entre nous font l'objet d'intimidation par des demandes d'explications et des mises à pied anormales et dérogatoires. D'autres sont même licenciés ou arrêtés arbitrairement, notamment un bon nombre de nos collègues journaliers dans différents départements, par la direction des Ciments du Sahel». Face à ces ‘’intimidations’’ et ‘’injustices’’, les syndicalistes ont constaté tout cela par un huissier de justice et le ministre du Travail a été saisi ainsi que l'Inspection du travail. «Nous ne relâcherons pas nos efforts tant que nous n'aurons pas obtenu gain de cause. Nous, le collège mandataire du personnel et l'ensemble des travailleurs des Ciments du Sahel, exprimons notre profonde insatisfaction et notre désapprobation face aux injustices subies», pestent ainsi les syndicalistes. Qui poursuivent : «nous rappelons à la direction des Ciments du Sahel et au directeur des ressources humaines qu'ils ont l'obligation de respecter nos droits. La négligence manifeste de ces obligations constitue une violation flagrante de nos droits fondamentaux et compromet non seulement nos droits démocratiques mais également la stabilité sociale au sein de l'entreprise».
Face-à-face lundi prochain à l’Inspection du travail
En attendant l’audience entre la direction des Ciments du Sahel et le Stiepm/Fc (syndicat affilié à la Cnts/Fc) le 23 septembre 2024, le collectif des délégués exhorte les travailleurs à ne pas céder à la peur ni à la pression. «Nous informons clairement la direction que nous ne reculerons pas. Nous n'accepterons pas vos tactiques désespérées de faire peur. Vos actions injustes et vos tentatives de répression ne feront que renforcer notre détermination. Sachez que chaque intimidation et chaque licenciement injustifié ne feront que renforcer notre résolution à poursuivre ce combat pour la justice et la dignité des travailleurs», fait savoir le collège des délégués.
Samba THIAM