Les secouristes de la sécurité routière sont en rogne contre Atoumane Sy, Directeur général de l'Anaser (Agence nationale de sécurité routière). Selon eux, depuis sa prise de fonction il y a huit mois, il fait preuve d'une gestion chaotique, marquée par un mépris flagrant envers le personnel, des décisions contradictoires et une absence de vision. Sous sa direction, déplorent-ils, l'Anaser s'enlise dans l'inaction, compromettant ainsi sa mission essentielle : assurer la sécurité routière.
Dès son arrivée, Atoumane Sy a tenu des propos dégradants envers ses collaborateurs, allant jusqu'à qualifier l'Anaser d'«agrégat de manchots et d'estropiés incompétents», renseigne le communiqué des secouristes de la sécurité routière. Ces derniers déclarent que Atoumane Sy, Directeur général de l'Anaser (Agence nationale de sécurité routière) a d'abord mis en place une politique de réduction drastique des effectifs, commençant par la résiliation systématique de tous les contrats à durée déterminée (CDD). "Dans cette même logique, il a tenté, en décembre dernier, de réintégrer de force six agents de la fonction publique à leurs postes d'origine, en violation de leurs contrats à durée indéterminée (CDI). Ces employés, qui avaient suspendu leurs activités pour rejoindre l'Anaser, se sont ainsi retrouvés dans une situation délicate. Face à leur refus de quitter, le Dg a proposé un plan social, incitant à un départ volontaire sous prétexte de rationalisation économique" poursuivent les secouristes.
"Une gestion paradoxale et opaque"
Justifiant ces départs par des raisons budgétaires, Atoumane Sy procède à des recrutements "douteux". "Il a notamment engagé un chauffeur, une assistante issue de la fonction publique (alors qu'il renvoie d'autres agents à leur administration d'origine), ainsi qu'un conseiller technique chargé de coordonner le déploiement des agents", révèlent les secouristes. Qui ajoutent : "le plus incohérent reste son choix de déployer 45 agents dans huit pôles pour des missions de sensibilisation dans les gares routières et les écoles, alors qu'il activait un plan social pour réduire les effectifs. Certains cadres ont ainsi été affectés à de nouvelles fonctions, en totale contradiction avec leurs attributions initiales, sans la moindre communication préalable. Une note de service, prenant effet le jour même de sa publication, a été imposée, constituant une modification unilatérale et substantielle de leur contrat de travail, en violation flagrante de la législation sociale en vigueur".
Un homme sans vision ni compétence
Pour ces secouristes, Atoumane Sy n'a défini aucune orientation stratégique claire pour l'Anaser, alors même qu'il a hérité de projets financés par des partenaires financiers. Plutôt que de capitaliser sur ces acquis, il a engagé "une purge des effectifs sous prétexte de rationalisation".
"Contrairement aux exigences de son poste, Atoumane Sy ne possède aucune expérience significative en matière de sécurité routière. Son unique lien avec ce domaine réside dans l'importation de casques de moto depuis le Canada, une activité sans rapport avec la direction d'une agence nationale. Loin d'être un stratège de la prévention routière, il semble dépourvu des compétences nécessaires à la gestion d'un organisme aussi crucial", disent-ils.
L'urgence d'une intervention des autorités
Alors que la mortalité et la morbidité liées aux accidents de la route sont en forte augmentation, l'Anaser, censée jouer un rôle clé dans la prévention et la sensibilisation, est aujourd'hui "paralysée par une direction désordonnée et incohérente. L'inaction et l'incompétence de son Directeur général compromettent la mission même de l'agence. Il est impératif que les autorités prennent leurs responsabilités pour redonner à l'Anaser une direction et une gouvernance à la hauteur des enjeux de la sécurité routière".
Samba THIAM