INTERROGATROIRE DE MOUSTAPHA DIATTA: la corrélation du parquet entre l’accusé et les auteurs présumés de l’affaire du Grand Bassam a mis en colère ses avocats



 
L’interrogatoire de Moustapha Diatta ne s’est pas déroulé sans heurt, hier. Il y a eu une passe d’armes entre le procureur et les avocats de la défense. Tout est parti d’une question du procureur, qui a demandé à l’accusé s’il connaissait un Malien du nom d’Ould Sidy Ahmed Sina. Ce dernier a répondu par la négative. Mais la question a agacé ses avocats et Me Ousseynou Ngom s’est levé de son siège pour pester : «nous sommes liés par le secret de l’instruction. Et il ne faudrait pas que des documents qui ne relèvent pas du dossier soient évoqués» ; Il est suivi par Me Khoureïchi Bâ, qui renchérit en lançant : «c’est incongru». Dans tous ses états, le représentant du parquet demande au juge de dire à Me Khoureichi Ba de surveiller son langage, «depuis ce matin, je le laisse faire», se plaint-il. Le président demande aux différentes parties de se calmer. Me Khoureïchi Ba de retirer alors ses propos. En fait, en février 2017, la police publiait un communiqué qui parlait de l’arrestation de deux ressortissants maliens. C’est dans le cadre de la communauté de renseignements mis en place depuis l’avènement de la menace terroriste au Sénégal que la Division des investigations criminelles a arrêté, à l’auberge Keur Damel, le sieur Ould Sidy Ahmed Sina, natif de Tombouctou, alors qu’il s’apprêtait à quitter, après un séjour de près d’un mois. Ce dernier était le contact d’Ould Nouini, présenté comme le planificateur de l’attaque de Grand Bassam en Côte d’Ivoire, qui avait fait 19 morts et il était en contact avec Moustapha Diatta. Dans la continuité de l’opération combinée des éléments de la Brigade d’intervention polyvalente et de la Dic, le chauffeur de nationalité malienne répondant au nom d’Ould Ame Sidalamine, né en 1982, résidant à l’unité 26 des Parcelles Assainies, a été lui aussi interpellé à la gare routière des Baux maraîchers, alors qu’il était à bord d’un véhicule de marque Hyundai immatriculé  en Gambie : BJL 8187L. Ce qui explique l’inquiétude des avocats.
Fatou D. DIONE
 
 




 

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