Que les politiciens, les activistes et autres acteurs de la société civile se le tiennent pour dit : les manifestations à Dakar seront de moins en moins autorisées. Le préfet de Dakar va quasiment rejeter toutes les demandes de manifestations, en dépit du fait que c’est un droit constitutionnel. C’est en tout cas ce que les autorités sénégalaises ont fait savoir à Amnesty International, dont la Directrice générale, Agnès Callamard, était à Dakar jusqu’à hier. Le Sénégal n’est pas prêt à abroger l’arrêté Ousmane Ngom. Motif invoqué : 80% de l’économie sénégalaise proviennent de Dakar.
Depuis un certain temps, on a constaté que le préfet de Dakar rejette presque systématiquement toutes les demandes d’autorisation de manifester. Un refus qui a finid’irriter même les défenseurs des droits humains qui ne comprennent pas que malgré que cela soit un droit constitutionnel, l’autorité ne se plie jamais et oppose chaque fois un non catégorique. Lors de sa visite au Sénégal, la Directrice générale d’Amnesty International a évoqué plusieurs questions notamment sur l’inscription à l’état civil pour ce qui concerne les enfants, l’éducation des enfants, etc, mais également les droits humains au Sénégal, avec les autorités sénégalaises qu’elle a pu rencontrer, notamment le Premier ministre, le ministre de la Justice et le secrétaire chargé des droits humains. Mais, sur cette question notamment de la manifestation à Dakar, les autorités sénégalaises ont été claires. Elles ont soutenu, face à Agnès Callamard, que le Sénégal n’est pas disposé à abroger l’arrêté Ousmane Ngom, comme l’a ordonné la Cour de justice de la Cedeao, dans son arrêt rendu dernièrement.
Pour seule explication, elles prétendent que 80% de l’économie sénégalaise se trouvent à Dakar. En clair, autoriser une manifestation c’est prendre le risque de bloquer ou de ralentir fortement les échanges économiques qui se déroulent dans la capitale. Cet argument, bien entendu, ne convainc pas les défenseurs des droits humains. Ils s’étonnent également que le Sénégal, qui a ratifié des conventions et qui est membre de la Cedeao, refuse d’appliquer une décision émanant de la Cour de justice.
Tout de même, les autorités sénégalaises sont intransigeantes là-dessus et ne veulent pas s’incliner. Autrement dit, il y aura de moins en moins de manifestations en centre-ville.
Faut-il le rappeler, par arrêté ministériel n°7580 du 20 juillet 2011, le ministre Ousmane Ngom interdisaitles «manifestations à caractère politique» au centre-ville de Dakar, dans l’espace compris entre l’Avenue Malick Sy et le Cap Manuel. Cette décision n’avait pas plu aux défenseurs des droits humains et le monde politique. Ainsi, la Ligue sénégalaise des droits humains (Lsdh) et Amnesty International Section Sénégal ont déposé une plaine contre l’Etat du Sénégal, devant la Cedeao, en septembre 2020. Statuant, la juridiction communautaire a estimé que le Sénégal a violé les droits à la liberté d’expression et la liberté de réunion pacifique des Sénégalais à travers cet arrêté. Et ce n’est pas tout, car la Cour avait, dans son jugement, donné un délai de 3 mois au Sénégal pour retirer cet arrêté dit «Ousmane Ngom» ; c’est à dire avant le 30 juin dernier. Mais, rien y fait, jusque là l’Etat s’est entêté et compte bien camper sur sa position. Il ne s’est même pas limité aux « manifestations à caractère politique». Pour leur part, les défenseurs des droits humains ne comptent pas baisser les bras.
Alassane D
Depuis un certain temps, on a constaté que le préfet de Dakar rejette presque systématiquement toutes les demandes d’autorisation de manifester. Un refus qui a finid’irriter même les défenseurs des droits humains qui ne comprennent pas que malgré que cela soit un droit constitutionnel, l’autorité ne se plie jamais et oppose chaque fois un non catégorique. Lors de sa visite au Sénégal, la Directrice générale d’Amnesty International a évoqué plusieurs questions notamment sur l’inscription à l’état civil pour ce qui concerne les enfants, l’éducation des enfants, etc, mais également les droits humains au Sénégal, avec les autorités sénégalaises qu’elle a pu rencontrer, notamment le Premier ministre, le ministre de la Justice et le secrétaire chargé des droits humains. Mais, sur cette question notamment de la manifestation à Dakar, les autorités sénégalaises ont été claires. Elles ont soutenu, face à Agnès Callamard, que le Sénégal n’est pas disposé à abroger l’arrêté Ousmane Ngom, comme l’a ordonné la Cour de justice de la Cedeao, dans son arrêt rendu dernièrement.
Pour seule explication, elles prétendent que 80% de l’économie sénégalaise se trouvent à Dakar. En clair, autoriser une manifestation c’est prendre le risque de bloquer ou de ralentir fortement les échanges économiques qui se déroulent dans la capitale. Cet argument, bien entendu, ne convainc pas les défenseurs des droits humains. Ils s’étonnent également que le Sénégal, qui a ratifié des conventions et qui est membre de la Cedeao, refuse d’appliquer une décision émanant de la Cour de justice.
Tout de même, les autorités sénégalaises sont intransigeantes là-dessus et ne veulent pas s’incliner. Autrement dit, il y aura de moins en moins de manifestations en centre-ville.
Faut-il le rappeler, par arrêté ministériel n°7580 du 20 juillet 2011, le ministre Ousmane Ngom interdisaitles «manifestations à caractère politique» au centre-ville de Dakar, dans l’espace compris entre l’Avenue Malick Sy et le Cap Manuel. Cette décision n’avait pas plu aux défenseurs des droits humains et le monde politique. Ainsi, la Ligue sénégalaise des droits humains (Lsdh) et Amnesty International Section Sénégal ont déposé une plaine contre l’Etat du Sénégal, devant la Cedeao, en septembre 2020. Statuant, la juridiction communautaire a estimé que le Sénégal a violé les droits à la liberté d’expression et la liberté de réunion pacifique des Sénégalais à travers cet arrêté. Et ce n’est pas tout, car la Cour avait, dans son jugement, donné un délai de 3 mois au Sénégal pour retirer cet arrêté dit «Ousmane Ngom» ; c’est à dire avant le 30 juin dernier. Mais, rien y fait, jusque là l’Etat s’est entêté et compte bien camper sur sa position. Il ne s’est même pas limité aux « manifestations à caractère politique». Pour leur part, les défenseurs des droits humains ne comptent pas baisser les bras.
Alassane D