INSUBORDINATION ET REFUS D’OPTEMPERER DE DEUX CHIRURGIENS A L’HOPITAL REGIONAL DE ZIGUINCHOR: Plus de 500 patients attendent toujours d’être opérés



 
 Le centre hospitalier régional de Ziguinchor risque de connaitre de véritables dysfonctionnements dans ses services. En effet, les syndicalistes dudit centre ont tenu, hier, un point de presse et déposé un préavis de grève pour attirer l’attention de leur ministre de tutelle sur les difficultés de la structure sanitaire. Ils ont aussi révélé que plus de 500 malades sont sur la liste d’attente pour être opérés. Une situation, à les en croire, causée par deux chirurgiens qui refusent d’obtempérer depuis plus de deux ans.
 
L’hôpital régional de Ziguinchor est plus malade que les malades qui le fréquentent tous les jours. Selon les syndicalistes membres de la Cnts, qui tenaient un point de presse, hier, tout est prioritaire dans cette structure sanitaire. Ils ont d’abord évoqué le problème de la dette que l’Etat du Sénégal leur doit avec la Couverture maladie universelle (Cmu). «L’Etat a contracté une dette de plus de 500 millions au 31 décembre 2017 vis-à-vis de l’hôpital, concernant les programmes de gratuité de l’Agence de la Couverture maladie universelle (Acmu)», indique Siméon Faye, secrétaire général de la sous-section Cnts du centre hospitalier régional de Ziguinchor.
Face à cette dette, M. Faye d’émettre une crainte pour la bonne marche de l’hôpital : «Notre structure a du mal à honorer ses créances et autres charges financières vis-à-vis de ses fournisseurs et de son personnel en situation précaire, pendant que l’Etat nous doit une dette qui pourrait atténuer tous ces manquements».
 
 
2 chirurgiens refusent de prendre en charge les patients
 
 
Dans leur préavis de grève, remis au gouverneur de région, les syndicalistes de la Cnts ont en sus évoqué le cas de deux chirurgiens qui, selon leur propos, refusent de prendre en charge les patients qui doivent être opérés. «De juin 2016 à août 2016, le bloc opératoire du centre hospitalier régional fut bloqué à cause du même médecin, au point qu’il s’en est suivi une sanction disciplinaire finalement cassée par le gouverneur d’alors, M. Sakho. Et aujourd’hui, ce même chirurgien refait des siennes». Poursuivant, les syndicalistes demandent le départ du médecin Cheikh Diouf. «Nous nous rangeons derrière la décision du directeur de l’hôpital pour réclamer la fin de notre collaboration avec Cheikh Diouf multirécidiviste, et vous dire que nous n’accepterons plus jamais que des pratiques pareilles puissent plomber le bon fonctionnement de la structure. Que la population, à travers les usagers de l’hôpital, ne puissent plus être tenus en otage par ce chirurgien et son acolyte».
 Siméon Faye de faire dans la menace. «D’ici le 16 août 2018, date d’entrée en vigueur de ce préavis de grève, si  l’Etat du Sénégal ne fait pas d’effort pour payer sa dette, nous allons procéder au blocage de tous les programmes de gratuité, obligeant les usagers à payer directement leurs prestations. Si, d’autre part, la tutelle prend parti pour ce chirurgien Cheikh Diouf et ses acolytes, nous serons obligés d’arrêter systématiquement le travail jusqu’à nouvel ordre», a prévenu le syndicaliste.
 
Ahmet COLY

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