INONDATIONS DANS LA BANLIEUE Ces pluies de «trop» qui exacerbent la détresse des populations



 
Les habitants de la banlieue n’ont pas eu de répit. Après les pluies de la semaine dernière et leur lot de désolation, les pluies d’hier sont venues exacerber la détresse de ces populations qui vivent un calvaire sans fin à cause des eaux. A Thiaroye, Guinaw-rails, Diamaguène, Yeumbeul, Keur Massar, entre autres localités, la triste scène des inondations campe le décor.
 
 
 
Un calvaire sans fin ! C’est le triste constat qui résume la détresse d’une grande partie de la population de la banlieue toujours confrontée au spectre des inondations ; en dépit des milliards engloutis et des mécanismes déployés par le gouvernement depuis des années pour soulager ou tirer définitivement des eauxces éternels sinistrés. Alors que cette partie de Dakar peinait à sortir des eaux de la semaine dernière, les pluies de ces deux jours (jeudi et vendredi) sont venues exacerber le malheur de cette population obligée de prolonger le bail avec ces eaux encombrantes. De Pikine à Keur Massar en passant par plusieurs localités, le décor est planté avec de l’eau stagnante à perte de vue. Les routes, les ruelles, les maisons sont toutes envahies par ces eaux de pluie mélangées par endroit avec les eaux des caniveaux. De Poste Thiaroye à Diamaguène Sicap-Mbao, l’eau a fini par transformer ce tronçon de l’autoroute en un lac artificiel fermé à la circulation. Aucun conducteur ne voulait s’aventurer dans ces eaux avec son véhicule.
 
Le tronçon de l’autoroute Poste Thiaroye-Diamaguène envahi par les eaux
 
Seuls les camionneurs et les charretiers avaient pris le risque de circuler dans ces eaux. Une bénédiction tout de même pour ces nombreux passagers entassés à Poste Thiaroye. Du coup, c’était la ruée à bord des camions plateaux et des charrettes pour la «traversée». A l’image de ce constat sur l’autoroute, les transports en commun avaient aussi déserté la circulation, la matinée d’hier, dans plusieurs localités de la banlieue. Même les cars rapides n’ont daigné prendre le risque de s’aventurer dans ces eaux. Des clients contraints de marcher des kilomètres sous la pluie pour arriver à destination. Cependant, ce préjudice des passagers n’est rien par rapport au supplice des familles qui sont dans les eaux. En effet, à Tally Diallo, Yeumbeul, Guinaw-rails, nombreuses sont les maisons envahies par les eaux. Et, face à ces pluies intermittentes, les motopompes installées dans ces localités tardent à débarrasser des eauxces habitants contraints de cohabiter avec le liquide jusque dans leurs chambres.
 
Le mur de clôture du Ter inonde Guinaw-rails
 
A Guinaw-rails, les inondations du quartier sont causées par le tracé du Train express régional (Ter). Du moins, les jeunes du quartier ont pointé du doigt l’Apix et son directeur, notamment, avec un mur de clôture du Ter qui n’a pu contenir les eaux. En plus d’un pan du mur qui a cédé la semaine dernière, les eaux de ruissèlement sont passées, cette fois-ci, sous le mur de clôture pour inonder Guinaw-rails. «En plus de nous enclaver et de nous étouffer avec ce mur de clôture, il ne restait plus qu’à nous inonder. Mountaga Sy, regardez ce que vous avez fait», lance un jeune, dépité. A Keur Massar, notamment à l’unité 3, le combat du gouvernement pour rendre cette zone habitable n’est pas gagné d’avance. Même si le gouvernement y a consenti des investissements à la suite des inondations de l’année dernière, au point de mobiliser le chef de l’Etat, les pluies d’hier ont encore ramené cette localité à la case départ. Cette zone a été transformée en un lac.
 
Mouvement d’humeur à Keur Massar
 
L’eau arrive à la poitrine des rares téméraires qui ont décidé de s’y aventurer pour regagner leurs maisons qui sont aussi sous les eaux. Plusieurs localités de ce nouveau département ont été également envahies par les eaux. Ainsi, exaspérés par ce calvaire sans fin, des jeunes ont décidé de barrer la route au niveau du rond-point. Mais, c’était sans compter avec une forte mobilisation des pandores qui ont déployé des dizaines d’éléments et plusieurs véhicules pour faire face aux jeunes. Du coup, il était difficile de circuler à Keur Massar dans la journée d’hier. Il fallait emprunter des routes secondaires inondées par endroits.
 
M. CISS & C. T NDIAYE   
 
 
 
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