INCULPÉ POUR AVOIR DEFENDU LA DISTRIBUTION DE PRESERVATIFS DANS LES MOSQUÉES :Cheikh Ahmed Cissé entendu sur le fond par le juge aujourd’hui, de même que Mame Mactar Guèye



Inculpé depuis novembre dernier pour diffusion d’images contraires aux bonnes mœurs, après avoir soutenu que les fidèles doivent être sensibilisés sur les préservatifsqui devraient être distribués dans les mosquées, Cheikh Ahmed Cissé demeure toujours en prison. Il aura l’occasion aujourd’hui de s’exprimer sur la question, car il a été convoqué devant le juge pour une audition au fond. Mame Mactar Guèye sera aussi auditionné. 
 
En soutenant en wolof que les fidèles doivent être sensibilisés sur les préservatifsqui devraient être distribués dans les lieux de culte, notamment les mosquées, Cheikh Ahmed Cissé n’avait certainement pas mesuré la gravité de ses propos. Vendeur de médicaments traditionnels de son état, il ignorait que ses affirmations pouvaient heurter la conviction de plus d’un notamment Mame Mactar Guèye et l’Ong Jamra qui ont décidé d’ester en justice contre lui. C’est d’ailleurs suite à la plainte de Mame Mactar Guèye que Cheikh Ahmed Cissé s’est retrouvé en prison, après son inculpation et son placement sous mandat de dépôt par le juge d’instruction du deuxième cabinet. Un peu plus de deux mois après, il va faire face au magistrat instructeur. C’est aujourd’hui que le juge Mamadou Seck va l’entendre sur le fond du dossier. Et toujours dans le cadre cette instruction, le juge va aussi entendre le plaignant, en l’occurrence Mame Mactar Guèye, représentant l’Ong Jamra. Le magistrat instructeur pourrait même procéder à une confrontation si nécessaire.
En tout cas, en ce qui le concerne, Cheikh Ahmed Cissé s’était défendu devant les enquêteurs de la Division spéciale de la cybercriminalité, en soutenant qu’il estimait n’avoir rien fait de grave et qu’il avait tenu ses propos, juste pour enseigner. En sus, selon toujours le prêcheur, il s’est tout juste fondé sur un rapport de l’Organisation mondiale de la santé (Oms) de 2021 qui tirait la sonnette d’alarme sur les maladies sexuellement transmissibles. Il est clair que cela n’a pas été du goût de l’organisation Jamra qui a estimé devoir ester en justice en considérant que ce sont des propos, à la limite, obscènes et offensants même à l’endroit des lieux de culte ou de la religion musulmane. Interpellé, le prêcheur a été conduit devant le juge qui l’a inculpé le 29 novembre dernier pour des faits d’outrage public à la pudeur et diffusion d’images contraires aux bonnes mœurs.
 
Alassane DRAME
 
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