INCROYABLE MAIS VRAI : À Jaxaay, une élève vend ses nudes à un de ses amis qui menace de les envoyer à Adamo







Après avoir monnayé ses vidéos pornographiques à Moustapha Sow, un étudiant de l'Uvs, de surcroît son voisin, Astou Ba ne s'attendait pas à le traîner en justice pour atteinte à la vie privée d'autrui. Ce prévenu, pour avoir menacé de publier les images obscènes, a été condamné à 1 mois de prison ferme, jeudi dernier, 5 décembre, par le tribunal des flagrants délits de Dakar.



Avec tout ce qui se passe sur les réseaux sociaux comme dégâts concernant de multiples affaires de mœurs relatives à des publications de vidéos obscènes, Astou Ba a préféré faire fi de tout. À peine sortie de l'adolescence, cette élève qui est dans une école de Jaxaay s'est prêtée à un jeu dangereux, sans pour autant mesurer la gravité de ses actes. Au fait, elle monnayait ses vidéos pornographiques à Moustapha Sow, un étudiant de l'Université virtuelle du Sénégal (Uvs). L'histoire entre ces deux jeunes a commencé à Jaxaay où ils sont voisins de quartier.
Astou Ba et Moustapha Sow se lient d’amitié. Astou Ba, qui le considérait comme un frère, lui confiait même ses secrets les plus intimes. Et sur demande de Moustapha Sow, il arrivait même que Astou Bâ envoie à vue unique ses vidéos intimes. En échange, Aïssatou Ba obtenait de sa part une rémunération.

Le chantage


Hélas, cette dernière découvrira plus tard que celui qu'il considérait comme un frère enregistrait ses nudes dans le portable de sa mère. Une arme que Moustapha utilisera pour la faire chanter. Après s'être procuré un nouveau numéro de téléphone, il a contacté Astou Ba pour l’informer qu'il allait publier ses images sur internet. Mais avant que les images ne fuitent sur internet, elle porte plainte contre Moustapha Sow pour des faits d'atteinte à la vie privée d'autrui. Cueilli et placé sous mandat de dépôt le 25 novembre 2024, Moustapha Sow, 21 ans, a comparu jeudi dernier, 5 décembre, devant le tribunal des flagrants délits de Dakar. À la barre du tribunal, ce célibataire sans enfant a effectivement reconnu avoir stocké dans le téléphone de sa mère ce que lui envoyait l'élève Astou Ba. Sur les raisons qui l'ont poussé à agir de la sorte, le prévenu dit : "c'était pour les regarder plus tard à chaque fois que l'envie me prenait. C'est pour cela que je les stockais là-bas. Mais je n'avais aucune autre intention derrière". Le juge de lui rétorquer qu'en tant qu'étudiant, il avait autre chose à faire que de conserver ces vidéos. Sur ce, il lui a conseillé de se concentrer sur ses études.
Le procureur de le rabrouer à son tour : "puisqu'elle t'avait envoyé ses images à vue unique, il fallait juste les regarder et s'en tenir à ça". La victime, Astou Ba s’est aussi expliquée. "Je le considérais comme un frère et un confident. Je me confiais à lui. C'est cette confiance qui m'a poussée à lui envoyer à vue unique mes vidéos nues lorsqu'il me l'a demandé. Un jour, il m'a dit qu'il détenait des vidéos de moi où je suis nue, mais je ne l’ai pas cru. Et en guise de preuve, il me les a envoyées. J'ai fait part de cela à son oncle. Ce dernier l'a contraint à supprimer les vidéos. Mais il a utilisé un numéro expresso sur lequel il me menaçait d'envoyer mes vidéos à Adamo". Pour ses intérêts civils, Astou Ba a confié que l'argent ne l'intéressait guère. Car, ce qui la préoccupait, c'est sa réputation à préserver. Ce, avant de se résigner à réclamer la somme de 300.000 F Cfa de dédommagement devant cette salle où le public rouspétait. Le procureur a requis l'application de la loi pénale contre Moustapha Sow.


Moustapha Sow condamné à 1 mois ferme et à payer 300.000 F à sa victime


L'avocat de celui-ci, Me Mouhamadou Bousso, a évoqué la responsabilité de Astou Ba en précisant que c'est elle qui s'est filmée avant d'envoyer ses images moyennant des sommes d'argent. Ainsi le conseil s'est posé la question de savoir si elle n'a pas transféré elle-même ses vidéos obscènes à une autre personne. La robe noire, au terme de sa plaidoirie, a demandé au principal la relaxe pure et subsidiairement une application bienveillante de la loi. Le tribunal, après requalification des faits en collecte illicite de données à caractère pornographiques, a, dans son délibéré, condamné Moustapha Sow à 1 mois de prison ferme et à payer 300.000 F à sa victime. Toutefois, avant que les deux ne quittent le prétoire, le juge n'a pas manqué de les sermonner. "Nous ne sommes ni en France, ni en Europe. Ceci doit vous servir de leçon à tous les deux. Vous voyez tous les jours ce genre de cas où les vidéos intimes de tierces personnes sont publiées sur internet. Et celles-ci sont conservées par Google. Il faut penser à votre future progéniture".

Fatou D. DIONE
 



 
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