INCIDENT AVEC LE DOYEN DES JUGES, INSULTES CONTRE DES CONFRERES… L’Ajas s’associe à ses confrères, s’indigne et prend à témoin l’opinion



 
Les coups…bas subis par les avocats ces derniers jours avec l’affaire Ousmane Sonko ne sont pas du goût de l’Association des jeunes avocats sénégalais (Ajas). Il s’agit principalement de l’incident avec le Doyen des juges d’instruction et l’incendie du domicile de Me El Hadji Diouf, entre autres. Dans un communiqué, l’Ajas fustige l’attitude du magistrat instructeur et s’insurge contre toutes les attaques à l’encontre des avocats. Ils dénoncent également les insultes et menaces contre des confrères dont les adresses ont été communiquées sur les réseaux sociaux. Les camarades de Me Adama Fall manifestent, par ailleurs, leur compassion à leur collègue Me El Hadji Diouf.
 
Les avocats n’ont pas encore tourné la page de cet incident intervenu vendredi avec le Doyen des juges d’instruction qui avait reçu Ousmane Sonko dans son bureau hors la présence de ses avocats. L’Association des jeunes avocats sénégalais (Ajas) n’a pas encore avalé la pilule et a sorti un communiqué pour fustiger l’attitude du juge Samba Sall. «L’Ajas a constaté que des avocats constitués dans une cause pendante devant le premier cabinet d’instruction ont été empêchés par des éléments de la gendarmerie et sur instruction duDoyen des juges, d’accéder au lieu où devait se tenir l’interrogatoire de leur client. Face à cette situation, l’Ajas dénonce avec la dernière énergie l’entrave faite à l’exercice des droits sacrés de la défense ; condamne avec la dernière fermeté cette mesure illégale et inélégante du Doyen des juges qui n’honore point la justice et les acteurs judiciaires ; rappelle que la défense est un droit sacré, absolu dans tous les étapes et à tous les degrés de la procédure», martèlent Me Adama Fall, président de l’association et ses camarades. Très en colère, ils poursuivent : «(l’Ajas) conscientise sur l’impérieuse nécessité pour les acteurs de la justice de garantir le libre exercice de la profession d’avocat par quelque moyen que ce soit ; s’insurge contre toute tentative de musèlement de la défense et d’entrave à l’exercice libre de la profession d’avocat par quelque moyen que ce soit».
A l’endroit de leur confrère Me El Hadji, dont le domicile a été incendié par des manifestants, les jeunes avocats expriment leur «compassion et soutien indéfectible» et «s’indignent» face à l’acte qu’ils qualifient d’ignoble dont il est victime.
Me Adama Fall et ses confrères se sont aussi indignés d’autres attaques subies dans les réseaux sociaux, cette fois par leurs autres confrères, qui ont été «systématiquement insultés et leurs adresses communiquées pour que des actes de vandalisme soient perpétrés contre eux pour des propos tenus dans le cadre de leur mission».Loin d’être ébranlés, les jeunes avocats fulminent : «pour que nul n’en ignore, l’Ajas, prenant à témoin l’opinion nationale comme internationale, souligne qu’il est inconcevable pour elle de tolérer que la dignité des avocats soit remise en cause dans l’exercice de leur sacerdoce».
Alassane D
LES ECHOS

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