Hier, l’Assemblée nationale et ses alentours ont été transformés en une forteresse infranchissable. A l’arrivée, pas l’ombre d’un manifestant. Les seuls qui ont pu accéder à la place de la Nation ont été cueillis manu militari et conduits à la police.
Pas l’ombre d’un manifestant devant les grilles de l’Assemblée nationale, ni aux alentours, hier, lors du vote des projets de loi portant modification du code pénal et du code de procédure pénale. La seule présence était policière. Une police qui a déployé un dispositif sécuritaire impressionnant, aussi bien en moyens humains que logistiques, transformant ainsi la représentation nationale en une forteresse imprenable. En effet, avant même d’arriver à l’Assemblée nationale, il faut franchir pas moins de quatre barrières sécuritaires avec des policiers lourdement armés qui veillaient au grain. La présence policière a été également renforcée aux alentours du ministère de l’Intérieur et des autres institutions de la République sises en centre-ville. Au-delà de ces endroits, tous les points stratégiques de la ville comme La Poste Médina, la place de l’Indépendance, la place de la Nation, entre autres, ont fait l’objet d’une présence dissuasive des limiers. Avec ce dispositif, le ministre de l’Intérieur a coupé l’herbe sous les pieds des manifestants «de l’opposition et de la société civile» qui avaient annoncé, la veille, en conférence de presse, de marcher pour protester contre l’adoption de ces projets de loi qu’ils jugent «dangereux pour la démocratie».
Guy Marius, Simon, Kilifeu, Nit Doff arrêtés
Devant l’incapacité des détracteurs de ces projets de loi à accéder en centre-ville, c’est finalement la place de la Nation que certains ont ralliée, à la fin de la prière du vendredi. Il s’agit, entre autres, de Guy Marius Sagna de Frapp, Alioune Sané, Simon Kouka, Kilifeu et Nit Doff. A peine arrivés, le rassemblement de ces derniers a été tué dans l’œuf et les manifestants embarqués dans la fourgonnette de la police. A l’intérieur du véhicule, ils ont continué à clamer «résistance». Non loin, en face du ministère de la Communication, des manifestants ont pris à défaut les policiers et ont barré la route et brûlé des pneus ; provoquant des embouteillages sur ce tronçon. Un coup d’éclat qui n’a pas fait long feu. Cependant, à l’Université Cheikh Anta Diop, l’opposition entre forces de l’ordre et étudiants a failli virer au drame. En effet, un étudiant a été gravement blessé avec son mollet gauche entaillé.
M. CISS