Poursuivi pour pédophilie et détournement d'une mineure âgée de moins de 13 ans, Arfan Kaoussou est dans de sales draps. Cet accusé qui croupit depuis 2021 en prison risque, pour avoir exercé des attouchements sexuels sur la fille de sa voisine, 10 ans de réclusion criminelle devant la chambre criminelle de Dakar où il a comparu hier, mardi.
Arfan Kaoussou, durant tout le temps qu'il fréquentait le domicile de sa voisine Fatou Ndiaye, lorgnait la fille de celle-ci. Et pourtant, cet accusé, qui dit considérer cette dame comme sa propre sœur, n'a pas agi en tant que tel. Mais, il a préféré assouvir ses pulsions sur la mineure A. Lam Mansali, tout en oubliant qu'il est originaire du même village que sa mère. Il exercera ainsi des attouchements sexuels sur la gamine. En effet, ces faits remontent à 2021. Un jour, comme d'habitude, Fatou Ndiaye est partie au travail laissant sa fille âgée de moins de 13 ans, A. Lam Mansali, seule à la maison. Cette dernière, alors qu’elle s'affairait à préparer le repas, a reçu la visite inopinée de Arfan Kaoussou. Ce dernier, qui fréquentait le domicile de la victime, y était aussi ce jour-là pour manger comme à son habitude. Une fois sur place, il trouve la fillette et lui remet un billet de 5000 F Cfa pour qu'elle s'achète des sandales puisqu'il avait constaté la veille qu'elle n'en avait plus. Là, A. Lam Mansali part s'acheter les chaussures puis revient et lui retourne sa monnaie. L'accusé encaisse l'argent et demande à la fille de lui allumer la télévision. Il reste tranquillement à regarder la télé jusqu'à ce que la gamine l'appelle pour manger. Après le repas, Arfan Kaoussou, pour la piéger, lui demande de l'accompagner dans sa chambre afin qu’il lui remettre une clé pour son neveu Lamine Cissé. La fille la suit sans arrière-pensée. Hélas, il l'a de force entraînée dans sa chambre avant de commettre cette ignominie sur cette fille. Celle-ci retourne chez elle en pleurs et raconte à l'une de ses amies l'horreur qu'elle venait de vivre. Sa copine de son côté avise Fatou Ndiaye qui rapplique dare-dare chez elle. La mère de la gamine, après avoir écouté sa fille lui conter sa mésaventure, a déposé plainte contre Arfan Kaoussou. Celui-ci, cueilli, plaide non coupable pour les faits de viol, pédophilie et détournement de mineure de moins de 13 ans pour lesquels il est inculpé. Par chance, au cours de l'enquête, cet accusé a vu le juge d'instruction abandonner le crime de viol qu'il avait retenu contre lui. C'est pour cela qu'il a été jugé hier, mardi, 21 mai devant la chambre criminelle de Dakar, pour les autres chefs d'inculpation. À la barre du tribunal, il a persisté dans ses dénégations. Arfan Kaoussou est même allé jusqu'à prétendre qu'il ne connaissait pas la victime alors qu'il avait à l'enquête déclaré qu'il considérait la mère de celle-ci comme sa sœur puisqu'ils sont originaires du même village. Sa victime
A. Lam Mansali, âgée maintenant de 16 ans, raconte : "je suis allée avec lui dans sa maison pour prendre les clés, mais je suis restée dehors pour l'attendre. C'est lorsque j'ai voulu quitter les lieux qu'il m'a entraînée dans une chambre où il a exercé des attouchements sur moi. Il m'a jeté sur le lit et a commencé à me caresser. Il a essayé d'enlever mon pantalon mais je l'ai remonté. Il a glissé sa main dans mes seins qu'il caressait. Il caressait aussi mes parties intimes et m'embrassait. C'est après cet acte qu'il m'a donné 1000 F qu'il m'a demandé de remettre à ma mère". À la suite des déclarations de sa fille, Fatou Ndiaye a tout de même confié au tribunal qu'elle pardonnait à l'accusé. Le procureur a révélé que la fille a subi un traumatisme suite à ses actes perpétrés sur elle par cette personne qu'elle considérait comme un oncle. Le parquetier qui estime que les accusations sont plus que crédibles, a requis 10 ans de réclusion criminelle après avoir demandé sa déclaration de culpabilité. Avocat de l'accusé, Me Baba Diop a précisé qu'il n'y a rien dans le certificat médical qui dit qu'il y a des traces de lutte. De l'avis de la robe noire, le médecin a juste dit que tout est bon. Il n'y a pas de déchirures hyménales d'après toujours le conseil. "Il faut appliquer la loi et dire que dans cette affaire, il y a un doute. Et le doute profite à l'accusé. Il faut l'acquitter", a-t-il plaidé. Délibéré au 4 juin prochain.
Fatou D. DIONE