Le Sénégal a un nouveau gouvernement depuis samedi dernier avec 38 ministres, de nouvelles têtes et des retours, mais aussi des départs. Mais, selon Ibrahima Bakhoum, journaliste spécialiste des questions politiques, il n’y a pas de grands changements, que des mouvements de chaises.
«Le nombre reste pléthorique, il n’y a pas vraiment de rupture», c’est le point de vue de Ibrahima Bakhoum concernant le nouveau gouvernement du Président Macky Sall. A en croire le journaliste politique, ceux qui s’attendaient à une rupture sont restés sur leur faim. «Le Président Macky Sall est resté dans sa logique. On attendait un gouvernement serré avec plus de technocrates,hélas. Il est à 38 ministres déjà et les ministres conseillers vont suivre», regrette-t-il. Il ya plus de mouvements de chaises que de changements, selon lui.
Outre ce fait, certains départs comme celui de Matar Ba ont provoqué beaucoup d’interrogations. «Comme il est de coutume, quand ça ne marche pas, c’est le responsable du département, donc le ministre qui est directement interpellé, alors on devrait aussi mettre en avant le ministre quand tout marche. Donc personne ne comprend le départ de Matar Ba. Le Sénégal s’en sort bien ces dernières années sur le plan sportif,alors pourquoi son départ ?», s’interroge M. Bakhoum.
D’après Ibrahima Bakhoum, il est clair que les choix du Président Macky Sall auront des conséquences dans la coalition Benno Bokk Yakaar. «Il va y avoir beaucoup de frustrés dans la coalition Benno Bokk Yakaar. Des gens du Parti socialiste ont dénoncé dès les premières heures la nomination encore d’un de leurs camarades. Cela peut ouvrir la porte à d’autres», fait noter le spécialiste en politique.
Concernant le 3ème mandat, M. Bakhoum dira que nous n’avons pas avancé sur la question. «Les gens ont raison de dire que personne ne peut deviner ce qui se passe dans la tête d’un chef d’État. Certains le présentent comme futur directeur de campagne du Président Macky Sall pour briguer un 3e mandat,mais il peut aussi être le dauphin qui va aller briguer la voix des Sénégalais en 2024», analyse le journaliste politique. Poursuivant, M. Bakhoum fait remarquer que l’actuel Premier ministre s’est beaucoup impliqué lors des dernières locales, même s’il ne les a pas gagnées ; il a fait beaucoup de terrain. Idem pour les législatives, c’est comme si le Président Macky Sall voulait habituer la base à la personne de Amadou Ba.
«Ismaïla Madior Fall saura que quand il faisait son diplôme de droit, certains avaient déjà maîtrisé les règles grammaticales du français, si…»
Quant au retour de Ismaïla Madior Fall,Ibrahima Bakhoum souligne que son prédécesseur a commis quelques impairs cela peut être l’une des raisons de ce changement au ministère de la Justice. Son retour peut aussi être motivé par la question du 3ème mandat. «C’est lui qu’on accuse d’être l’auteur de l’ambiguïté du fameux article 27 qui traite la question de limitation des mandats. Le temps nous édifiera sur ses projets. S’il compte interpréter l’article, il saura que quand il faisait son diplôme de droit, certains avaient déjà maîtrisé les règles grammaticales du français», prévient-il.
Il faut aussi noter le rajeunissement de l’attelage gouvernemental, certainement pour faire porter le combat des réseaux sociaux aux militants de ces jeunes ministres.Et pour ce qui est de l’arrivéede Aliou Sow, M. Bakhoum déclare que c’est une suite logique des événements. La coalition Bokk Gis-Gis/Liggey dont il est membre, rappelle-t-il, a permis au Président Macky Sall d’avoir une majorité à l’Assemblée nationale.
NdèyeKhadyDIOUF