Une tragique scène d’agression au coupe-coupe, sur fond de jalousie, a vite tourné à une effroyable tentative de meurtre avec préméditation. Salimata D, 38 ans, ne pouvant souffrir de voir sa voisine, Oumou D, devenir sa nouvelle coépouse, a acheté une machette toute neuve et a attaqué celle-ci dans la rue, avec une violence démoniaque. Elle l’a roulée dans la poussière et lui a lardé tout le corps avec le coupe-coupe.
La vie d’Oumou D. a basculé dans le sang et l’horreur au petit matin du mardi 30 octobre dernier, vers 08 h, par le fait de la jalousie meurtrière de sa voisine, Salimata D. Toutes les deux habitent le quartier Thiaroye Médina 4 de la banlieue dakaroise et leurs maisons respectives sont séparées juste par une ou deux concessions, dans le même alignement. Mais, de fil en aiguille, le vigile de mari de Salimata sort en amoureux avec Oumou D et gère la relation dans la plus grande discrétion. Salimata découvre plus tard l’idylle, fait de récurrentes scènes de jalousie à son mari et jure de solder ses comptes avec la nouvelle conquête de ce dernier. Elle prend parfois en filature la jeune femme, la provoque dans la rue et l’abreuve de toutes sortes d’insanités. Aussi, elle la met en garde contre toute velléité de lui chiper sa place dans le cœur de son mari et menace de lui faire la peau au cas où elle continue de côtoyer son prince charmant.
Sachant ce dont est capable sa femme, le mari convoque chez lui une réunion d’urgence de la famille de son épouse, qui s’indigne de l’attitude de leur fille et lui fait des reproches. Cette dernière bat sa coulpe, se confond dans de plates excuses et promet de ne pas récidiver. Elle fait aussi le tour des maisons et présente ses excuses au voisinage et en fait de même à la famille de sa désormais rivale Oumou.
Salimata aperçoit la fille dehors, pique une colère, arrache l’un des battants de son armoire et fonce sur elle pour se venger
Rongée par la jalousie morbide, rapportent des voisins, Salimata guette le passage de la jeune fille devant leur maison, arrache l’un des battants de son armoire et fonce sur celle-ci. Son mari bondit de son lit et lui demande de se calmer. Mais, Salimata fait la sourde oreille, presse le pas et se jette sur Oumou. Qui a failli être blessée gravement, n’eût été la prompte intervention des passants. Quelques jours plus tard, le mari de Salimata prend son courage à deux mains, officialise ses sentiments d’amour pour la nommée Oumou et l’épouse. La nouvelle de remariage du vigile de nuit fait rapidement le tour du quartier et ravive du coup la haine viscérale de sa première épouse Salimata à l’endroit de sa désormais coépouse Oumou. Mais, celle-ci, ignorant tout cela, surfe sur son petit nuage, savoure sa joie de nouvelle mariée et informe toutes ses connaissances. Elle commence alors à se taper de nouveaux habits de classe pour les besoins de la cérémonie de réception et active ses copines et sa famille, aux fins de s’atteler aux préparatifs de la fête.
Le mari lui offre 50.000 F de «Takku Dënn» ; elle achète une machette, surprend sa nouvelle coépouse dans la rue et la sabre sauvagement
Après le mariage, soufflent nos interlocuteurs, le vigile, comme le veut la tradition, offre 50.000 F en guise de cadeau de consolation (Takku Dënn) à sa première épouse Salimata D. et lui demande de se préparer pour accueillir sa nouvelle coépouse. Qui doit rejoindre le domicile conjugal jeudi 1er novembre 2018. Mais, au lieu de se payer de nouvelles fringues de classe, la «Aawo» achète une machette toute neuve, reste à l’affût et guette l’apparition éventuelle d’Oumou dans la rue pour assouvir sa soif de vengeance meurtrière. Ce qui n’a pas tardé à se faire. Car, le mardi 30 octobre, vers 08h, la nouvelle mariée, sur commission de son papa, se rend chez la vendeuse de petit-déjeuner pour lui acheter de quoi manger. Mais, à peine dans la rue, elle est suivie par sa coépouse Salimata, qui sort sa machette, se dirige sur la pointe des pieds vers Oumou et lui flanque un coup de sabre dans le dos. La jeune femme crie de douleurs atroces. Salimata assène un autre coup sur le flanc de la bonne dame et l’atteint aussi à la poitrine. Celle-ci prend la fuite, trébuche sur un caillou et s’écroule brusquement au sol. Elle crie au secours et plaque ses deux bras sur son visage pour parer les coups de machette sur sa tête. Son agresseur, l’envie meurtrière au ventre, se saisit du coupe-coupe de ses deux mains et continue de s’acharner sur elle.
Elle hurle : «Laissez-moi la tuer. J’avais juré de te tuer !»
Des intervenants, dont un a été blessé dans le feu de l’action par la femme-monstre, s’interposent et tentent d’extirper la pauvre dame des griffes de son bourreau. Aussi, Salimata s’agite comme une forcenée et se met à hurler sans cesse : «Laissez-moi la tuer ! J’avais juré de te tuer ! Je n’ai pas encore fini avec toi ! Tu veux détruire ma vie !». Elle est vite maîtrisée, désarmée et enfermée dans une maison, de peur de subir les représailles de la foule, qui était scandalisée de l’attitude de la dame et hurlait à la vindicte populaire. Alertés, les limiers de Thiaroye arrivent, exfiltrent la femme-monstre et la conduisent sous bonne escorte au commissariat.
Salimata avoue : «je l’ai attaquée avec la machette, car elle me lançait depuis lors des piques»
La mise en cause a reconnu les faits et justifie son geste par l’attitude provocatrice de sa nouvelle coépouse Oumou. D. qui, selon elle, ne cessait de lui lancer des piques et de la tourner en bourrique depuis qu’elle s’est mariée avec son époux. Elle a été déférée vendredi dernier au parquet par la police de Thiaroye pour coups et blessures volontaires avec 60 jours d’incapacité temporaire de travail. Salimata D. s’est mariée avec le vigile de nuit, il y a juste 3 ans, et n’a pas encore fait d’enfant.
Vieux Père NDIAYE
ATTAQUEE SAUVAGEMENT AVEC UNE MACHETTE
Oumou D. pique une crise à deux reprises et sombre dans le coma
Face à la cruauté de l’agression au coupe-coupe contre la nouvelle mariée Oumou D, rapportent des témoins, les gens avaient toutes les peines du monde pour s’interposer et tenter de maîtriser la coépouse-monstre Salimata D. Qui exerçait ses exactions contre sa nouvelle coépouse avec une bestialité sans commune mesure. Malmenée à sang, Oumou D. a piqué une crise deux fois de suite avant de sombrer dans le coma.
Elle se réveille, après soins intenses, et atterrit au service de chirurgie de Pikine
Après un passage dans le quartier, nous avons effectué hier le déplacement au centre national hospitalier de Pikine dans le camp militaire de Thiaroye, où nous avons appris que la victime se remettait peu à peu de ses graves blessures ouvertes et profondes. Elle a été d’ailleurs admise au service de chirurgie, dont les résultats concluent ceci : «hématome sous cutané pariétal droit et occipital bilatéral récent mesurant respectivement 8,5 et 7,4 mm d’épaisseur. Pas de lésion crânio-encéphalique de nature traumatique objectivée».
V. P. NDIAYE
Pourquoi Salimata doit être poursuivie pour tentative d’assassinat et non Cbv
A la lisière des faits rapportés par nos informateurs, témoins oculaires de la scène de boucherie, et confirmés à bonne source, l’on est tenté de crier à une tentative de meurtre avec préméditation ou tentative d’assassinat et non à l’incrimination de coups et blessures volontaires avec une Itt de 60 jours contre la coépouse-monstre Salimata D. D’abord, celle-ci affirme avoir tout le temps juré de solder ses comptes avec sa voisine de quartier Oumou D. (voir par-ailleurs) qui sortait en amoureux avec son mari avant de finir par l’épouser. Par conséquent, l’intention de faire mal devient manifeste. Mieux, elle se paie une machette toute neuve (l’acte de préméditation est aussi là), surprend la deuxième épouse de son mari dans la rue et se défoule sur elle avec une violence bestiale. Elle attaque les parties sensibles de la dame, notamment la tête, et continue de la rouer aveuglement de coups de machette. L’envie forte de donner la mort avec la ferme volonté de la donner est également flagrante. Ce sont là, entre autres, des éléments constitutifs de la pertinence de l’incrimination de la tentative d’assassinat que l’on devait retenir contre la mise en cause…
V. P. NDIAYE