Guy Marius, Xrum Xax, Commissaire Sadio : Ces nouveaux ‘’opposants’’ à Macky

La nature a horreur du vide. Au moment où Macky croyait avoir fait ‘’pacifié’’ l’environnement politique avec des manœuvres réussies de réduction de l’opposition à sa plus simple expression, une autre race de semeurs de trouble voit le jour.



Guy Marius Sagna a totalisé une trentaine d’arrestations tandis que Abdou Karim Gueye surnommé Karim Xrum Xax, actuellement en détention, en a quelques-unes. Assane Diouf dit ‘’insulteur public numéro un’’ a subi sa seconde détention même si celle-ci est pour le moment préventive.
A côté de ces activistes, d’autres comme le Commissaire Boubacar Demba Sadio s’invitent dans ‘’le macky’’ avec la même hargne de dire ‘’non !’’ à tout ce qui est en train de se passer.
La même détermination qui avait poussé le juge Dème, l’ancien Commissaire Keita, le Colonel Ndao, pour ne citer que ceux-là à entrer dans le jeu ‘’politique’’ même si nombre d’entre eux n’ont pas sollicité les suffrages des Sénégalais.
Bien sûr, la société civile classique et les partis politiques traditionnels sont toujours là. Si Alioune Tine, Gassama, Birahim Seck, Assane Dioma Ndiaye, Ousmane Sonko, etc. sont toujours au front, leurs engagements ne sont pas les mêmes qu’au temps de l’ancien Président Abdoulaye Wade.
Sonko n’était pas là à l’époque et continue son combat politique, mais il est bien seul dans un landerneau politique où beaucoup semblent avoir déposé les armes.
Les manifestations de ‘’Aar linu bokk’’ sont en général suivies, mais l’opposition a été remorquée, c’est qui est rare dans l’histoire de notre pays.
Nous devons à la vérité de faire remarquer que Macky a respecté sa promesse de réduire celle-ci à sa plus simple expression. Qui comprend aujourd’hui les silences d’Idrissa Seck et d’Abdoulaye Wade ? Décidément, les temps ont changé.
Alors, ces ‘’opposants’’ de type nouveau, ces hommes et ses femmes déterminés à restaurer l’Etat de droit, à assoir la bonne gouvernance et à lutter contre l’injustice et l’instrumentalisation des institutions se sont signalés au public avec une détermination sans faille.
Souvent sans moyens et ressources, peu suivis par le peuple, ils agissent en solitaire. C’est pourquoi, le régime ne se fait aucune peine à les embastiller. Ils entrent et ressortent de la prison d’une façon parfois déconcertante.
Macky qui croyait avoir apaisé son règne se frotte à eux. Et comme leurs poids sont limités, ils deviennent plus agressifs allant même jusqu’à l’injure.
Ce qui est remarquable, c’est que des individus dont les parcours ne prédestinaient pas à ces types d’engagements se lancent de plus en plus.
Il ressort de tout cela qu’aucun gouvernant ne peut espérer, dans la durée, agir en toute liberté sans une forme de contrôle direct de ses concitoyens.
D’ailleurs, il est même préférable qu’il en soit ainsi. Si l’on exclut les dérapages, il va de soi que nos dirigeants ont tout intérêt à écouter ses sons de cloche autres que ce qu’ils entendent souvent de collaborateurs complaisants.
Il est inutile alors de les mettre en prison à moins de délits graves pouvant porter atteinte, réellement, à la stabilité ou à la sécurité publique.
L’offense au Chef de l’Etat est un délit désuet, anachronique et dangereux. C’est une réponse du berger à la bergère. C’est de la vengeance.
Or, avec les réseaux sociaux, le monde évolue même si c’est parfois d’une façon regrettable.
C’est pourquoi, il faudra désormais éviter l’emprisonnement systématique de jeunes qui se défoulent sur les réseaux sociaux et trouver des peines alternatives si des délits sont commis.
Et ceux qui sont actuellement dans les liens de la détention doivent pouvoir bénéficier de la clémence du Chef de l’Etat qui doit prendre conscience du fait que l’écrasante majorité des sénégalais ne cautionnent nullement qu’on lui manque de respect.
Mieux, si on les ignore, ils sombrent, si on les arrête, ils brillent. Et ils l’ont tellement compris qu’ils ne vont jamais se priver de l’occasion de briller par des actions pouvant motiver leur arrestation.
Le Procureur va-t-il continuer à jouer leur jeu ?
Assane Samb

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