D’ordinaire, à quelques encablures d’une présidentielle à forts enjeux, le pouvoir en place s’évertuait à restreindre les départs de feu sur le front social. Question de ne pas se mettre à dos syndicats et populations. Mais, bizarrement, le gouvernement Bayal 2, dont le chef est aussi le candidat de la majorité, reste sourd aux desiderata et récriminations des travailleurs dans nombre de secteurs, sans compter les étudiants et leurs professeurs dont le souci majeur est la validation de l’année universitaire en cours. Et aujourd’hui, le Premier ministre, candidat de l’Apr et de Benno, a la tête dans le guidon, pédalant comme un forcené dans sa recherche de parrainages et de visibilité dans l’hinterland. Alors que, faisant ce que Léo-Poète abhorrait, c’est-à-dire racler le fond de la marmite du pouvoir, Niangal agit comme s’il venait d’accéder à Kër gu mag. On ne sent chez lui aucune volonté de déminer le no man’s land et de lever les barrières des multiples check-points. Au contraire, c’est le resserrement de l’étau autour de l’opposant en chef, la caporalisation de l’administration électorale. Et pour couronner le tout, la sourde oreille aux grondements du front social. Attention à la jonction des forces.
Waa Ji