GUY MARIUS ET SES CAMARADES AUX SEPT SAGES DU CONSEIL CONSTITUTIONNEL: «Nous vous interpellons, vous critiquons, vous prévenons, vous mettons en garde, vous invitons à plus de courage»



 
Demain, sauf revirement extraordinaire, on devrait pouvoir connaître les noms des candidats qui ont été définitivement retenus par le Conseil constitutionnel pour participer à l’élection présidentielle de février prochain. Mais, à quelques heures de la publication de cette liste, la pression et les mises en garde ne faiblissent pas. 
 
 
 
Hier, le Collectif citoyen sénégalais réuni autour de Guy Marius Sagna et de ses camarades s’est rendu au Conseil constitutionnel pour y déposer une lettre. Dans la missive qui a été portée par Guy Marius Sagna, Aida Niang et Cie, le message est très clair. Aux membres du Conseil constitutionnel, ils demandent en effet de privilégier le Sénégal. «L’élection présidentielle met fin, tous les cinq ans, par les urnes, à des divergences d’intérêts. Si l’élection présidentielle est contestée, ces divergences d’intérêts seront réglées par le sang. Et c’est cela que nous voulons éviter à notre pays. Nous voulons que ces divergences d’intérêts et donc d’opinions, normales en démocratie, se règlent dans la paix», ont commencé par camper les jeunes qui craignent un basculement du Sénégal, comme cela s’est vu dans d’autres pays, dans l’instabilité et le chaos du fait d’un processus électoral antidémocratique. «Le processus électoral actuel est vicié de bout en bout. Dans ce processus, le Conseil constitutionnel joue un rôle important. La question est de savoir si vous membres du Conseil, vous prenez des décisions au nom du peuple sénégalais ou contre le peuple sénégalais ?», demandent-ils. 
 
 
 
«Au lieu d’une élection présidentielle, nous assistons à un processus de sélection présidentielle»
 
 
 
Selon Guy Marius Sagna et Cie, la coalition au pouvoir a posé une série d’actes qui montrent à suffisance sa volonté d’organiser une élection courue d’avance. «Aujourd’hui, tout le monde sait qu’en lieu et place d’une élection présidentielle, nous assistons à un processus de sélection présidentielle. Et nous regrettons que le Conseil constitutionnel dont vous êtes les membres ait participé à cette parodie de validation de parrainage et cette mascarade de validation des candidats à l’élection présidentielle», regrettent les signataires de la lettre.
 
 
 
«Si notre pirogue chavire, vous n’en sortirez pas indemnes»
 
 
Aussi, Guy Marius Sagna et ses camarades de leur demander : «avez-vous été piégés ? Instrumentalisés ? Ou avez-vous participé sciemment aux desseins aux conséquences funestes de la coalition présidentielle ? Quelle que soit la réponse à nos questions, votre posture, qui se devait d’être républicaine, jusque là, est une menace majeure pour la démocratie et donc pour la paix. Il vous appartient de prendre l’exacte mesure de la situation de notre cher Sénégal», ont-ils laissé écrit, exprimant leur inquiétude des sombres perspectives pour notre pays. «Conscients de nos responsabilités, parmi lesquelles le contrôle externe de l’institution qu’est le Conseil constitutionnel, nous vous interpellons, vous critiquons, vous prévenons, vous mettons en garde, vous invitons à plus de courage. Si vous ne le faites pas pour le peuple, faites-le au moins pour vous. Car, si notre pirogue chavire, vous n’en sortirez pas indemnes».
 
 
Madou MBODJ

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