GRÈVES RÉPÉTITIVES DES SYNDICATS D’ENSEIGNANTS :Pikine et Guédiawaye dans la rue ; à Sédhiou élèves et enseignants gazés



 
 
La grève enclenchée par le Saemss et le Cusems pour réclamer de l’Etat la matérialisation des accords signés depuis 2018 semble mettre l’avenir des potaches en lambeaux. Car les enseignants, plus que déterminés, sont prêts à tout pour exiger de l’Etat le respect de sa signature. Une situation qui perturbe les élèves. C’est pourquoi tous les lycées de la banlieue dakaroise sont sortis hier pour montrer leur amertume contre cet étau qui se resserre davantage et qui risque de compromettre leur avenir.
 
 
Des milliers de potaches ont tous quitté leurs établissements respectifs pour répondre à l’invite des membres du gouvernement scolaire. Dans leur mouvement, très pacifique du reste, ils ont délogé tous les établissements privés de la banlieue. Arrivés sur les lieux, ils scandaient un seul mot d’ordre : «nous voulons étudier. Nous ne voulons pas être sacrifiés sous aucun prétexte».
Reçu par le préfet qui est venu à leur rencontre, devant le siège de l’Institution préfectorale, en compagnie du sous-préfet, les élèves lui ont demandé d’être leur intermédiaire auprès des autorités comme le ministre de l’Éducation qu’ils n’ont jamais vu jusque-là, malgré la gravité de la situation ; mais aussi auprès du chef de l’Etat, à qui ils demandent un règlement dans les plus brefs délais de cette affaire dommageable pour leur avenir. «Au moment où les élèves du privé font cours, nous, nous sommes dans la rue, ce n’est même pas normal dans un pays qui tend vers l’émergence», ont déploré les élèves devant le préfet. Avant d’ajouter : «nous sommes mécontents, désespérés. Pendant deux mois nous n’avons pas fait cours. L’Etat doit réagir pour donner aux professeurs leurs droits qu’ils réclament. Nous ne sommes pas là pour les professeurs, mais nous sommes là pour sauver notre avenir», ont-ils dit au préfet de Pikine.
 
Le préfet promet de transmettre à qui de droit les doléances et le mémorandum des élèves
 
 
 
«L’Etat du Sénégal n’est pas insensible à votre situation. Pas plus tard qu’hier (avant-hier), l’ensemble des Inspecteurs d’Académie se sont retrouvées parce qu’ils ont reçu des instructions du ministre de l’Éducation nationale pour voir, faire des propositions à l’endroit de l’Etat du Sénégal pour un règlement de ce problème. Nous allons comme de coutume encore porter à l’attention de l’autorité vos préoccupations. Qui sont des préoccupations légitimes parce que vous voulez apprendre. Nous allons le faire et nous allons suivre les orientations que l’autorité va nous donner par rapport à cette situation. Nous vous invitons également, vous, élèves, à beaucoup plus de discernement dans la gestion de cette affaire. C’est vrai que c’est entre l’Etat du Sénégal et les enseignants, mais à ce niveau, essayez de voir à votre niveau quelle est l’attitude à adopter par rapport à cette situation. Nous vous invitons une nouvelle fois donc à vous disperser dans le calme. Nous, en tant qu’autorités, nous allons rendre compte à qui de droit. Dispersez-vous dans le calme en attendant de savoir ce que les autorités vont décider», leur a répondu l’autorité qui les a remerciés et félicités pour leur sens élevé de la responsabilité.
 
BMS
 
Sédhiou :  élèves et enseignants gazés
Leurs camarades de Sédhiou n’auront pas la même chance. En effet, sortis pour crier leur ras-le-bol, les élèves avec leurs enseignants ont été gazés. La passivité des forces de l’ordre notée à Dakar n’a pas été constatée dans la capitale du Pakao. Là-bas, élèves et enseignants ont été bien gazés par les forces de l’ordre qui les traquent dans tous les coins et recoins de la ville.
 
 
LES ECHOS

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