La grève du Syndicat des travailleurs de la justice (Sytjust) n’a que trop duré et continue d’impacter sur le fonctionnement du service public de la justice. Pour autant, le ministre de la Justice fait dans la sourde oreille. Ce qui a poussé les camarades de Me Ayé Boun Malick Diop à descendre, hier, dans la rue pour exiger l’application des décrets en question. Cependant, si rien n’est fait, cette grève, prévient le patron du Sytjust, risque d’embraser d’autres secteurs d’activités étant donné que l’Unsas a décidé de porter le combat en convoquant, ce matin, toutes les organisations syndicales en vue de la riposte à apporter.
Devant le mutisme du garde des Sceaux, ministre de la Justice Me Malick Sall, depuis le début de la grève du Syndicat des travailleurs de la justice (Sytjust), les camarades du secrétaire général du Sytjust Ayé Boun Malick Diop, en plus de paralyser le fonctionnement du service public de la justice, sont descendus hier dans la rue pour crier leur amertume, lors d’une marche qui est partie de la Place de la Nation pour aboutir au rond-point Doudou Ndiaye Coumba Rose. Durant cette procession des robes noires assorties de foulards rouges, les slogans «appliquer les textes, publier les décrets», ou encore, «organiser des formations» ont rythmé les pas des marcheurs. «Nous demandons le respect de la signature du président de la République. Lorsque le chef de l’Etat prend un décret, on doit l’appliquer, mais on ne doit pas le bloquer», fait d’emblée remarquer Ayé Boun Malick Diop qui regrette, dans la foulée, la démarche de la tutelle depuis le début de cette grève. «Nous sommes au sommet de notre déception. Le service public de la justice est en train de mourir et le garde des Sceaux fait preuve d’une surdité inacceptable. Et, c’est ce que nous tenions à dénoncer et sensibiliser l’opinion publique. S’il (le ministre) est bien confortable dans son manque du sens de la responsabilité, nous sommes plus confortables dans notre bataille pour l’honneur», ajoute le secrétaire général du Sytjust.
L’Unsas en ordre de bataille, toutes les organisations syndicales convoquées, ce matin
Ainsi, devant l’entêtement de la tutelle, Me Diop rappelle que le Sytjust ne sera pas seul dans ce combat. Puisqu’il sera soutenu par l’Unsas. Il révèle même que l’Unsas a convoqué aujourd’hui tous les secrétaires généraux des différentes organisations syndicales pour définir la stratégie à adopter dans cette lutte. Et si on n’y prend garde, avertit Me Ayé Boun Malick Diop, cette grève sous-estimée par la tutelle risque d’aboutir à une grève générale. Un bloc des différents syndicats en perspective conforté par le secrétaire général du Sutelec, Habib Aïdara qui a marché aux côtés des travailleurs de la justice pour le compte de l’Unsas. L’Unsas, confirme-t-il, a convoqué toutes les organisations syndicales qui la composent demain (aujourd’hui) pour faire sienne cette lutte. Le syndicaliste d’exiger la résolution de ce problème dans les plus brefs délais. Au cas contraire, l’Unsas va hériter du combat et c’est le pays qui sera paralysé.
Moussa CISS