GRÈVE DES SYNDICATS DE LA SANTÉ: Seul le strict minimum a été assuré sur l’ensemble du territoire national



 
S’ils avaient en ligne de mire de montrer leur force de frappe, ils ont réussi. La grève nationale décrétée en riposte à la décision de l’autorité judiciaire d’inculper six des membres du personnel médical qui était de garde à l’hôpital Amadou Sakhir Mbaye, est une véritable réussite. Seul le strict minimum a été assuré hier sur l’ensemble du territoire.
 
La grève décrétée par le collectif des syndicats de santé est largement suivie sur l’étendue du territoire. Médecins, infirmiers, aides-soignants, sages-femmes…tous ont déserté les structures sanitaires, laissant dans le plus grand désarroi les patients qui avaient des rendez-vous pour se faire soigner, de même que les malades déjà admis. Une situation compliquée qui vient s’ajouter à celle plus difficile avec la décision des sages-femmes qui ont décrété journée sans sages-femmes.
 
A Louga, les femmes enceintes éconduites sans pitié, St Louis vole à leur secours
 
 
Toutes les femmes enceintes de Louga qui se rendaient ou qui avaient des rendez-vous à l’hôpital Amadou Sakhir Mbaye ont été éconduites sans pitié et obligées de s’en référer à l’hôpital régional de Saint-Louis. Rien n’a fonctionné, aucun service n’a ouvert ses portes. Tous les services de maternité, dans les établissements publics de santé de la région de Louga ont été fermés. Or, d’après les chiffres livrés par l’intersyndicale, le service de la maternité de l’hôpital régional Amadou Sakhir Mbaye reçoit en moyenne une quarantaine de femmes en travail et lors du décès d’Astou Sokhna, 61 femmes enceintes ont été accueillies, dont 16 qui devaient subir une césarienne.
Heureusement, ces femmes en état ont trouvé un gynécologue qui a décidé non seulement de faire le service minimum mais d’assurer la garde pour les assister en besoin d’accompagnement prénatal. C’est ainsi qu’un nombre important de femmes a fait le déplacement de Louga à Saint-Louis. C’était pour la plupart des femmes qui n’avaient pas les moyens de payer les frais de cliniques privées. Là aussi, ces structures qui ne sont pas en nombre, ont refusé du monde.
 
Ziguinchor : le service paralysé
 
 
Dans la capitale sud du pays, la grève était très suivie. L’essentiel des services était paralysé à Ziguinchor. Au service de maternité et de gynécologie, le constat est unanime, pas de médecins ni de sages-femmes et les patients sont absents. Les femmes qui ont des rendez-vous de consultation prénatale ont été obligées de rebrousser chemin. Seuls quelques médecins ayant décidé de ne pas abandonner les patients ont décidé de faire le service minimum au niveau des urgences. Car cet hôpital aussi est tout le temps indexé et vilipendé dans les réseaux à cause d’un service d’accueil défaillant, une maternité où les femmes en état et surtout qui donnent la vie vivent l'enfer.
De Saint-Louis Kaolacj en passant par le centre avec Thiès, Mbour, Louga, les agents de santé ont assuré le service minimum pour protester contre ces quatre sages-femmes envoyées en prison dans le cadre de la mort de Astou Sokhna.
 
Baye Modou SARR
 
 
 
LES ECHOS

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