Hier jeudi, les sages-femmes ont déclenché le code noir. En effet, l'Association nationale des sages-femmes a décrété une «journée sans accouchement», avec un boycott des maternités. Ceci, suite à l’arrestation de leurs camarades dans l’affaire d’Astou Sokhna. Sur les réseaux sociaux, les internautes n’ont pas raté les sages-femmes. En effet, pour eux, cette grève montre encore une fois l’inconscience des blouses.Ainsi, ils demandent à l’Etat de ne pas rester les bras croisés par rapport à cette situation et de punir les grévistes.
Elles ont été nombreuses à boycotter hier centres de santé et hôpitaux. En effet, elles ont décidé de soutenir leurs camarades de Louga envoyées en prison en attendant leur procès le 27 avril prochain. Sur les réseaux sociaux, cette «journée sans accouchement» est considérée comme une grosse farce.
«Remise en cause de l’appellation ‘’sage femme’’»
Pour l’économiste Cheikh Bamba Diagne qui a fait une publication sur sa page Facebook, le manque d’empathie des femmes envers d’autres femmes est le plus désolant dans cette affaire.«J’espère que les femmes vont remettre en cause l’appellation ‘’sage femme’’. Certaines ne sont sages que de nom. Hier au journal de 20h, j’ai vu cette dame (qui doit avoir plus de 60 ans) parler de la journée sans maternité avec son lot de décès sans sourciller. Cette absence d’empathie pour des mères de familles m’effraie et pour des soi-disant “sages femmes” me laisse sans voix. Une femme enceinte ce n’est pas seulement l’accouchement, mais c’est l’assistance psychologique et le respect de sa souffrance durant le processus. N’est pas sage-femme qui veut. Dans les pays occidentaux on assiste même le mari à plus forte raison cette brave dame qui doit mettre au monde “un petit bout de bois de Dieu”. Apprenez à respecter la vie ».
Pour Missionnaire Sarr, cette grève est une violation du droit à une prise en charge médicale. En effet, explique-t-il, cette journée sans accouchement décrétée cause plus de mal que de bien. Il demande ainsi aux sages-femmes d’interpeller leurs supérieurs et d’exiger une autopsie s’il le faut pour que lumière soit faite sur l’affaire Astou Sokhna. «Vos récriminations sont certes légitimes, mais vous vous trompez de cibles.Je fais remarquer qu’un banquier ne doit jamais en découdre avec un client qui se comporte de manière véhémente. Il doit utiliser les voies de recours à sa disposition. En l'occurrence, il peut informer sa hiérarchie tout en continuant à faire correctement son travail.Cette posture attendue du banquier doit aussi être celle requise aux sages-femmes qui viennent de décréter une journée "sans accouchements" au grand dam du contribuable sénégalais dont, pourtant, les impôts cumulés servent à payer ces agents du service public.Cette grève n'est ni plus ni moins qu'un refus d'exercer et une violation déplorable du droit à une prise en charge médicale. Elle ne se justifie donc pas sous sa forme actuelle car, encore une fois, elle est plus dommageable que réparatrice. Le médecin n’a pas une obligation de résultats ; il a une obligation de moyens. À ce titre, L’échec de prise en charge ne peut engager la responsabilité du médecin que s’il a failli à son obligation de moyens.Vous avez le droit de ne pas travailler si toutes les conditions ne sont pas réunies mais votre motivation de grève telle que libellée ne vous honore pas du tout.Alors, chères sages-femmes,adressez-vous à votre tutelle pour trouver des solutions aux manquements que vous décriez à juste raison.Demandez s’il est nécessaire une autopsie afin que lumière soit faite sur cette affaire», suggère-t-il.
Une «grève criminelle» Riad Kawar est juste dépassé par cette situation. Pour lui, il est inconcevable que des agents de la santé fassent une grève, en mettant la vie de personnes en danger. En effet, pour l’internaute, cette grève est juste criminelle. «Mon cœur et mes pensées vont vers toutes ces femmes qui vont avoir des contractions d’accouchement, ou qui vont urgemment avoir besoin d’une césarienne aujourd’hui.Mon esprit pense à ces bébés qui pourraient finir orphelins, ou qui deviendraient directement anges, sans avoir eu le droit de prendre ne serait-ce qu’un souffle d’air sur Terre.Désolé, je trouve ce mot d’ordre de grève criminel !Et ces quelques-unes initiatrices de ce comportement de la honte veulent qu’on continue de les appeler ‘’sages’’ femmes comme les autres… Désolé encore, je ne vois rien de ‘’sage’’ lorsqu’on se permet de faire grève contre la venue de la vie !» Pour certains internautes, il est impératif que l’Etat réagisse. Cette journée «sans accouchement» décrétée ne doit pas rester impunie. Et, tous les grévistes doivent être sanctionnés«L'Etat doit prendre immédiatement une mesure de licencier toutes les sages-femmes qui sont en grève et recruter d'autres car elles sont nombreuses à chercher du travail.C'est vraiment dommage surtout certaines femmes pendant la grossesse se sentent inquiètes sur leur état de santé, vous êtes de mauvaise foi», crache Mamadou Lamine Badio.
«Identifier toutes ces irresponsables, les licencier et les faire remplacer»
Mêmes son de cloche chez Astou Winnie Bèye. En effet, pour elle, ce code noir déclenché par les blouses est scandaleux et mérite des sanctions sévères. Un bilan, d’après elle, est nécessaire pour identifier les responsables. «J’espère vivement que nous aurons le bilan de cette journée sans accouchement décrétée par ces supposées sages-femmes.Il faudra identifier toutes ces irresponsables qui ont participé à cette mascarade sur tout le territoire national, les licencier et les faire remplacer par ces nombreuses jeunes femmes diplômées qui cherchent désespérément à pratiquer ce métier noble de sage-femme.L’Etat doit être fort et ferme.C’est inacceptable dans un pays normal qu’une telle grève puisse se tenir. Vous n’êtes que des lâches et des irresponsables sans cœur et votre place n’est pas dans les hôpitaux.Vous avez pensé à toutes ces femmes qui sont à terme et qui devaient accoucher aujourd’hui ?Enlevez vos blouses et libérez la place ! Vous n’êtes pas indispensables et le Sénégal n’a pas besoin de gens comme vous ! Vous salissez ce métier !».
Khadidjatou DIAKHATE