GRÈVE DANS LE SECTEUR DU TRANSPORT: Le mot d’ordre de Gora Khouma et Cie largement suivi



 
 
Ils avaient pris date pour un mouvement de grève hier 1er décembre et aujourd’hui ; et ils ont réussi le coup de maitre de paralyser tout le système de transport public. Gora Khouma et ses camarades du Cadre unitaire des syndicats des transports routiers du Sénégal (Custrs) ont démontré leur force. Que ce soit à Dakar ou presque toutes les capitales régionales, hier, les populations ont souffert le martyre avant de rallier leurs lieux de travail. D’autres sont tout simplement restés chez eux, le temps que la situation revienne à la normale.
 
 
 
Les transporteurs ont réussi leur coup. La grève a été suivie à 100%. Dans presque toutes les capitales régionales et Dakar, c’était pratiquement le même décor. Les rues étaient bondées de monde, attendant un véhicule pour rejoindre leurs lieux de travail. En vain. Cars rapides, Ndiaga Ndiaye, Tata, taxis…tous étaient à l’arrêt. Les usagers ne les voyaient même pas.
Les rares personnes qui ont pu faire le déplacement pour se rendre à leurs lieux de travail ou vaquer à leurs occupations, l’ont fait soit à bord des bus de transport Dakar Dem Dikk, de véhicules particuliers, de clandos, des mototaxis communément appelés Tiak-Tiak ou des charrettes.
Hier, tous les moyens étaient acceptés pour le déplacement, pourvu que ça mène vers le lieu de travail à Dakar. Et contrairement aux autres jours, la circulation était très fluide par moments sur certains axes comme l’autoroute, rond-point Case-bi-police Parcelles, Patte d’Oie-Grand Yoff etc.
 
 
Charretiers et conducteurs de motos Tiak-Tiak se frottent les mains
 
 
 
Mais ce sont les charretiers qui se sont bien frotté les mains. En plus de remplacer les Tata et autres véhicules, ils squattaient même les garages clandos. Et pour certains endroits, ils n’hésitaient pas à demander 200 F, quel que soit le lieu de descente de la personne. Les motos Tiak-Tiak, aussi.
Les conducteurs avaient revu tous les prix à la hausse. La plus courte distance, c’était à 1000 F. Pour les longues distances comme aller au centre-ville, par exemple, c’est 3000F avec possibilité de négocier jusqu’à 2000.
Les taxis, n’en parlons pas. Il était même impossible par moments d’en voir un de libre. Les gens se constituaient en petits groupes de quatre pour espérer avoir un taxi qui puisse les transporter dans des conditions habituelles de sécurité.
 
 
Gora Khouma exulte : «Sil’Etat ne négocie pas, la grève va continuer»
 
 
Gora Khouma, qui s’exprimait après s’être félicité de voir une grève plus que suivie par les transporteurs, dit que si leurs revendications ne sont pas satisfaites, si l’Etat n’ouvre pas des négociations, ils ne se gêneront pas à continuer ce qu’ils ont commencé. «Tous les syndicats (14) ont respecté le mot d’ordre. Nous ne sommes pas des économistes pour parler des pertes, mais ce qui est sûr, c’est que Wade nous avait dit à l’époque qu’une journée de grève peut faire perdre jusqu’à 7 milliards», a déclaré Gora Khouma, qui rappelle que ce sont 11 points de revendications qui sont dans le panier. Mais, le plus important, selon lui et ses camarades, ce sont les tracasseries que leur causent la police, la gendarmerie, les douanes et le système de pesage.
Et le président de l’Union nationale des routiers du Sénégal, Gora Khouma, de dire que c’est à l’Etat de faire ce qu’il faut pour éviter une autre journée comme celle vécue hier par les populations. «Si le gouvernement veut régler ce problème, je sais qu’il va le régler dans la journée. Mais s’il crée des dilatoires, nous aussi on va continuer. S’il ne négocie pas, la grève va continuer», a laissé entendre le syndicaliste, hier.
 
 
Baye Modou SARR
 
LES ECHOS

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