GESTION DE LA CRISE SANITAIRE PAR LE GOUVERNEMENT : Le Frn dénonce des décisions unilatérales, précipitées et exprime sa vive préoccupation



«L’image de tout un pays uni derrière son chef en temps de guerre a été écornée par la persistance de décisions souvent unilatérales et précipitées, qui contribuent à exacerber et renforcer les critiques ou réserves de toutes natures contre la gestion de la pandémie du coronavirus». C’est la lecture faite par le Front de résistance national. Qui s’est fendu d’un communiqué, pour exprimer sa «vive préoccupation» au sujet de la gestion de la crise sanitaire par Macky Sall et son le gouvernement.

Le Front de résistance national se prononce sur la situation nationale relative à la pandémie du coronavirus et de sa gestion par le chef de l’Etat et son gouvernement. D’emblée, il rappelle que le mercredi 25 mars 2020, représenté par Mouhamadou Moctar Sourang, il a répondu à l’appel du chef de l’Etat Macky Sall, en vue de «former un large consensus national pour combattre, ensemble, le coronavirus, et endiguer ses effets dévastateurs pour notre pays». C’est pourquoi, soutient le front de l’opposition, il n’a été «émis aucune réserve aux propositions et décisions» prises par le chef de l’Etat, pour engager la nation dans la guerre totale pour sauvegarder la santé des populations et préserver l’économie du pays. «L’opposition n’a, non plus, contesté ni la mesure instaurant l’état d’urgence, ni le couvre-feu, ni la loi d’habilitation donnant pleins pouvoirs au Président de la République, ni aucune autre mesure prise par le chef de l’Etat», rappelle le Frn. Qui ajoute : «en dépit d’une gestion parfois bien contestable, le Frn a presque cessé toute hostilité». Dès lors, pour Sourang et Cie, «par ces actes, le Frn a démontré sa décision d’accompagner le gouvernement, sans considération partisane, plaçant l’intérêt du Sénégal au-dessus de tout autre».

«L’image de tout un pays uni derrière son chef en tant de guerre a été écornée par la persistance de choix et de décisions souvent unilatérales»

Affirmant qu’il a «incontestablement joué son rôle et participé aux combats sans jamais remettre en cause fondamentalement les choix du président de la République ou du gouvernement», le Frn dit ne pas pouvoir cependant continuer à prétexter cette unité nationale et se taire face à la multiplication des impairs. «L’image de tout un pays uni derrière son chef en tant de guerre a été écornée par la persistance de choix et de décisions souvent unilatérales, à l’opposé de la volonté manifestée au début d’impliquer tous les acteurs, y compris l’opposition, dans la prise des décisions ; ou alors des décisions précipitées qui contribuent à exacerber et renforcer les critiques ou réserves de toutes natures», explique le groupe d’opposants. Qui citent entre autres décisions unilatérales et précipitées : la prolongation de l’état d’urgence, les aménagements du couvre-feu et de l’interdiction des déplacements interurbains, la gestion de l’aide alimentaire aux populations et de l’aide aux différents secteurs touchés de l’économie, la reprise des enseignements, l’ouverture des lieux de culte…Et pour les opposants, toutes ces décisions ont «fini de pousser les populations à exprimer leur peine et leurs souffrances en manifestant parfois bruyamment et violemment».

«La situation sanitaire, économique et sociale pourrait encore empirer. La menace est générale…»

Fort de ce tableau peu reluisant de la gestion de la lutte contre la pandémie, «le Frn exprime sa vive préoccupation au sujet de la gestion de la crise sanitaire». Et ces opposants sont d’autant plus préoccupés que la situation actuelle n’augure rien de bon. «La pandémie est encore devant nous. La situation sanitaire, économique et sociale pourrait encore empirer à travers le monde, et particulièrement au Sénégal. La menace est générale, et à terme, aucun secteur, aucun segment, aucune entité ne sera épargnée», alertent-ils. Pour eux, il faut l’implication et la participation de tous. Car, précisent-ils, «cette guerre sera gagnée lorsque la stratégie, bien définie, est comprise et assumée collectivement».

Mbaye THIANDOUM
LES ECHOS

Dans la même rubrique :