GESTION DE LA CRISE DES MIGRANTS EN LIBYE: Kigali ouvre ses portes aux migrants africains et dame le pion diplomatique à Dakar, Abidjan, Conakry, Abuja…



Le Sénégal a vraiment perdu son lustre diplomatique d’antan. En effet, alors que des centaines de nos compatriotes sont en train d’être faits esclaves en Libye, c’est le très lointain Rwanda (Afrique de l’Est) qui a pris la plus importante décision depuis l’éclatement de cette affaire. Le Sénégal avait l’occasion de redorer son blason diplomatique, en mal depuis quelques années à cause de revers multiples dans ses relations internationales. Mais Dakar semble être peu ambitieuse comparée à un pays comme le Rwanda, qui a pris hier une décision forte quant à la situation des noirs africains en Libye. Le Président Paul Kagamé a, en effet, décidé d’apporter sa contribution après le retentissant scandale autour des migrants africains traités comme esclaves en Libye. C’est en tout cas l’annonce faite, hier, par le président de la Commission africaine, Moussa Faki. Le Tchadien a annoncé que le Rwanda, qui prendra la tête de l’Union africaine, l’an prochain, mettait à disposition son territoire pour accueillir quelque 30.000 migrants. «Je me réjouis de relever que le Rwanda nous a contactés pour non seulement marquer sa disposition et sa disponibilité à contribuer au transport des migrants africains, mais également d’accueillir sur son sol, un grand nombre d’entre eux…», a souligné lors d’une conférence de presse Moussa Faki Mahamat.
En faisant ainsi, Kigali renforce son leadership dans le continent. D’autant qu’il y a moins d’une semaine, les autorités de Kigali ont décidé de supprimer les visas pour tous les ressortissants en provenance de différents pays du monde. Cette posture du Rwanda dame le pion au Sénégal, qui a toujours joué un rôle majeur dans les questions concernant la région ouest-africaine (la quasi-totalité des migrants est issue de l’espace Cedeao).
À sa décharge, Dakar a au moins convoqué un diplomate libyen pour l’entendre sur la question, au moment où Abidjan, Conakry, Accra… et même Abuja n’ont daigné lever le petit doigt depuis le début de cette affaire, si ce n’est organiser des voyages pour rapatrier leurs ressortissants dans leurs pays respectifs.
Sidy Djimby NDAO
 

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