D’aucuns s’exclameront : tout ça pour ça ! Et à juste raison. Car le déclenchement de poursuites, sur auto-saisine du Proc présageait tout sauf d’un classement sans suite. Et si les charges n’ont pu être étayées, c’est peut-être parce que les fautes étaient bénignes. En tout cas, de cet épisode politico judiciaire, la principale leçon à tirer est une affirmation inédite de l’indépendance de la justice, particulièrement un relâchement du cordon ombilical liant le Proc à la chancellerie, renforcé par la posture affichée par le garde des Sceaux de ne se plier à aucun diktat. Tant mieux pour tout le monde que le maitre des poursuites ait usé de sa prérogative de classer sans suite. Même si, en bon père de famille et entre quatre murs, il a sermonné les uns et les autres sur les limites à éviter de franchir dans l’exercice des libertés. Et puis à quoi bon surchauffer le front judiciaire sur des broutilles, avec du menu fretin, quand de gros requins sont espérés dans les filets que le parquet financier a jetés dans la mare trouble de la reddition des comptes ? C’est comme qui dirait lâcher la proie pour l’ombre. A propos d’ombre, tous les investis en sortiront ce weekend…
Waa Ji