Fily Sané, un ex camarade d’Ino, d’Alex…condamné à vie mais élargi août dernier après 22 ans de prison



 
Interrogé, Fily Sané, alias Philip, a tenté de nier les faits constants avant de changer de version. Il a expliqué avec force détails leur stratégie consistant à opérer des braquages dans le pays. «Suite à un braquage à main armée en 1999, j’ai été arrêté puis déféré par la gendarmerie de Thiaroye. Je faisais partie de la bande à Abattalib Samb, alias Ino, Alassane Sy, dit Ifra, Pape Ndiaye, Oumar Ndoye, Djiby…J’ai été jugé et condamné à la perpétuité. Mais, après 22 ans de prison, j’ai été élargi au mois d’août 2021. Ainsi, je suis allé m’installer à Fass Mbao avant de me marier. Je suis allé ensuite emménager dans une maison à Boune avec ma petite famille. J’ai reconstitué une nouvelle bande avec des amis pour continuer à braquer et cambrioler», dit-il.
 
Les noms de code des huit gangsters, «Ngabou», cerveau du gang, Fily Sané joue le rôle de chef
 
Les huit braqueurs ont tous des noms de code ou sobriquet de guerre, selon leurs lieux de domiciliation ou de rôle dans le groupe. Mame Cheikh D, alias Dakar, Saër, dit Médina, Jorge, surnommé Kaolack, Ifra S. alias Thiaaw Nguèl, Ngabou,  Badiane, Bocar, chauffeur du gang, Mais, le surnommé Ngabou est considéré comme la matière grise de la bande, qui se charge tout le temps de planifier les attaques. Tandis que le nommé Fily Sané joue le rôle de chef de gang.
 
Comment les huit malfaiteurs planifient leurs raids
 
Les cambrioleurs ont une manière d’opérer. Quand l’un d’entre eux repère une cible, notamment, des établissements financiers, il lance aussitôt l’alerte au gang via les noms de code. Ces derniers se donnent alors rendez-vous dans un endroit discret, concoctent un plan et passent à l’action. Ils volent tout le temps un ou des véhicules 4x4 avec lesquels ils commettent leur sale besogne avant de se fondre dans la nature. Un autre détail de taille : il est strictement interdit de se rendre visite l’un l’autre. Ils communiquent chaque fois au téléphone par des messages codés et débarquent au lieu de rendez-vous convenu. Ainsi, concernant l’attaque contre le domicile du commerçant, c’est Ifra Sow, alias Thiaaw Nguèl, qui a alerté ses compères. Quand il a appris que l’homme d’affaires – qui garde souvent des sommes d’argent faramineuses chez lui - a encaissé beaucoup d’argent au foirail de Sicap Mbao où il vend des bœufs, il leur a mis la puce à l’oreille. Ainsi, la bande entre en action. «Quand on m’a alerté, j’ai pris mon matériel de braquage, notamment mon arme à feu, et quitté chez moi, à Boune, vers 3h du matin, pour rejoindre mes camarades, qui m’attendaient à bord des véhicules sur la nationale 1. On est parti au quartier Abdou Ndiaye pour cambrioler», indique-t-il.
 
Ils sont auteurs de plusieurs attaques à main armée, des millions emportés
 
Ils sont auteurs de plusieurs attaques à main. Notamment, celle de Mbao Ville neuve, où ils ont emporté 60 millions ; à Touba, dans un magasin sur la corniche, ils ont volé 15 millions ; à Sicap Mbao, ils ont braqué un ressortissant malien à bord d’une moto et lui ont pris 25 millions, et à Pire où ils ont également attaqué un établissement financier et emporté la somme de 10 millions.
 
V. P. NDIAYE
 
 
 
 
 
L’épouse du gangster découvre tout à la police et s’effondre
 
C’est une femme meurtrie qui a fait face aux enquêteurs lorsqu’elle a appris auprès des flics le statut de braqueur en série de son mari avec qui elle s’est récemment mariée. «J’ignorais tout de lui. Pendant la nuit, il me disait partir en mission, sans aucune précision. Et il ne revenait que le lendemain au petit matin. C’est ici que j’ai appris qu’il faisait des braquages et des cambriolages avec d’autres dans le pays».
 
Tout l’arsenal de braquage du malfaiteur mis sous scellés
 
Un pistolet automatique Mac 50, un chargeur à 9 munitions mais reste trois, (les 6 munitions tirées) de calibre 9 mm ; deux cartouches de carabine à plomb de calibre 12 mm et une pompe anti agression, ont trouvés sur le gangster Fily Sané, alias Philip, puis placés sous scellés. Il a justifié son refus de coopérer auparavant avec les flics par un souci un sauver sa peau, car il affirme craindre être exécuté en prison par des mercenaires détenus payés par ses acolytes en fuite. Il a acquis son pistolet automatique à 280. 000 frs auprès d'un tiers à Touba. 
 
V. P. NDIAYE
 
 
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