Le rapport du Sunugaalien à la mort devient particulier dès l’instant où celle-ci vient le prendre autre part que sur son lit pendant son sommeil. Car cette mort douce - si une mort peut l’être - est devenue quelque peu l’exception. Aujourd’hui, c’est dans la rue et de manière violente que l’ange à la faucheuse vient remplir sa mission. Rixe à l’arme blanche pour des broutilles, accident de véhicule de transport public surchargé, malaise cardiaque de quidam dans la rue, les moyens de mourir de façon violente sont désormais à portée de main. Or, tant que c’est accidentel, cela reste du domaine du hasard. Mais, quand la volonté humaine est à l’origine de sa propre mort, cela relève du psychotique. Se faire hara-kiri et être kamikaze, pour un nippon, cela peut être un trait culturel, mais quand un Sunugaalien bon teint se pend à un arbre ou dans sa chambre, le suicide est de désespoir. Et cet acte suprême, mal vu par la société, trouvera difficilement justification. La grève de la faim, dont se sont armés OS et ses affidés embastillés par le régime de Niangal, si elle débouche sur le sacrifice suprême, ne sera pas bien vue. Ce suicide, n’étant pas culturellement accepté, sera également perçu comme une défaite.
Waa Ji