Famara Ibrahima Sagna: «Ce qui est demandé aux membres, c’est de s’installer en médecin et d’ausculter le Sénégal sans parti-pris»



 
 
Pour Famara Ibrahima Sagna, les positions contradictoires notées lors des différentes prises de parole sont tout à fait normales. Le sens du dialogue est de faire rapprocher les position exprimées et faire en sorte que tous les membres aient le même sentiment, la même volonté, le même désir patriotique, afin d’arriver à une concertation. 
 
«L’objectif n’est pas de régler les problèmes de tel ou tel groupe, ni de regarder les préoccupations particulières, mais les problèmes qui se posent et qui concernent le pays aussi bien sur le plan macroéconomique, social, aussi bien dans les rapports interpersonnels que politiques», précise Famara Sagna. Poursuivant, M. Sagna affirme qu’il y a des problèmes et ce qui est demandé aux membres, c’est de s’installer en médecin et d’ausculter le Sénégal sans parti-pris, sans considération tendancielle. «Voici donc venu le temps de commencer un travail à la fois considérable pour son étendue, sa diversité inédite et par son importance, son objectif de transcender tous les clivages et les écueils. Un travail qui doit demeurer, pour longtemps, le fondement solide de notre système étatique sous tous les aspects. Ce travail, nous devons le mener avec rigueur, compréhension réciproque, esprit de sacrifice, à chaque étape, avec le sens élevé du bien commun», renseigne-t-il. Invitant ainsi les membres du Comité à se retrousser les manches pour faire face, avec courage et abnégation, à la tâche qui les attend, président Sagna déclare que cette première réunion va être consacrée à la mise en place d’un calendrier de travail rationnel autant qu’efficace, à la constitution effective des commissions de travail du Comité national. Mais aussi l’adoption d’un règlement intérieur.
Evoquant la question des 40 nouveaux membres du Comité, M. Sagna endosse toute la responsabilité. «Il n’y a pas de malice derrière. Je suis intervenu auprès du chef de l’Etat pour lui demander d’augmenter les commissions. Au départ, il ne devait y avoir que 5 commissions, j’ai pensé qu’il serait judicieux d’installer trois nouvelles commissions : une pour la modernisation de l’Etat, une pour la décentralisation et une commission de synthèse», a fait savoir l’ancien président du Ces.
 
«Il fallait augmenter le nombre de femmes avant que l’on nous fasse un procès pour non-respect à la gent féminine»
 
Famara Ibrahima soutient que c’est lui même qui a incité le président de la République à augmenter le nombre des membres. «Je lui ai dit qu’il nous fallait mettre en place une politique de la bouche ouverte, celle qui nous permettrait de prendre en compte toutes les propositions utiles.  Il y avait aussi très peu de femmes. 90% des membres étaient des hommes. J’ai voulu nous éviter un procès en demandant au chef de l’Etat de revoir cela»,  renchérit M. Sagna, qui pense que les femmes ont été négligées dans l’histoire passée du Sénégal, mais aujourd’hui, la donne a changé. C’est la raison pour laquelle il y a beaucoup de femmes parmi les 40 nouveaux membres.
 
«s’il faut en vouloir à quelqu’un, fusillez-moi»
 
Toujours dans ses explications, le président du Comité de pilotage précise qu’il n’y a aucune volonté politique derrière ce rajout. «Il aurait peut-être fallu organiser une concertation, mais j’étais juste animé par le désir de réparer une erreur. J’ai appris à gérer l’équidistance. On ne me manipule pas et je n’ai jamais manipulé qui que ce soit d’ailleurs. Croyez-moi, s’il y a une erreur, c’est moi le fautif. J’assume l’essentiel de cette erreur. C’est moi qui ai demandé au Président d’augmenter le nombre de femmes. Je ne cherche pas du tout à dédouaner le Président ou qui que ce soit ; alors, s’il faut en vouloir à quelqu’un, fusillez-moi», clame M. Sagna.
Ndèye Khady D. FALL

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