Dans la Casamance naturelle, les choses ne se sont toujours pas tassées, même si les hostilités ont baissé d’un cran. Hier, des tirs nourris de l'armée ont été entendus à Albadar (village religieux de la commune de Kafountine). D’ailleurs, il n’y a pas de circulation à Ziguinchor et les barricades sont toujours présentes à Bignona.
Le week-end a été relativement moins chaud que le jeudi et le vendredi quand les morts ont été enregistrés au Cap Skirring et à Dakar. Mais des tirs nourris de l’armée ont retenti à Albadar, village religieux de la commune de Kafountine. A Ziguinchor comme à Bignona, les barricades mis par les manifestants sont toujours présentes.
A Ziguinchor, beaucoup de commerces ont fermé boutique. Le transport est presque à l’arrêt. Les véhicules particuliers, taxis et motos Jakarta sont de moins en moins visibles. Tout le monde ou presque s'est terré chez-soi.
Tous les lycées de la ville (Djignabo Bassène, Peyrissac, Kenya, El Hadji Oumar Badji de Djibock), ainsi que plusieurs établissements élémentaires ont tous été vandalisés. Et les barricades sont toujours présentes dans les quartiers périphériques. Les étudiants de l'Université Assane Seck de Ziguinchor sont bloqués dans le campus, fermé. Les étudiants qui n'ont pas de parrains dans la ville de Ziguinchor ne savent plus à quel saint se vouer, parce que ne sachant où aller.
Une étudiante en partance pour le quartier Diabir a été interceptée dans cette petite fort par un individu qui l'a violé, dit-on. Ceux qui sont restés au campus le sont malgré eux.
Le transport aérien n’est pas épargné
Le transport aérien est bloqué jusqu’à nouvel ordre. Les voyageurs ont du mal à quitter Ziguinchor. Il y a également des arrestations à Bignona et Ziguinchor même, mais aucune au Cap Skirring.
Les manifestations se poursuivent toutefois. Le mot d'ordre de ville morte est respecté. C'est 72 heures de manifestations sans répit.
Les jeunes manifestants contrôlent les routes même si gendarmes et policiers s'y opposent avec des tirs nourris durant toute la journée. Le théâtre des confrontations, c’est les quartiers de Lyndiane, Boucotte, Tilène.
Baye Modou SARR