Au terme des trois premiers trimestres de 2022, la gestion budgétaire est ressortie déficitaire de 959,4 milliards, contre un déficit de 1050,9 milliards à la même période en 2021, soit une amélioration de 8,7%. Cette situation reflète une hausse de la mobilisation des recettes et des dons budgétaires, combinée à un accroissement soutenu des dépenses.
Dans un contexte de poursuite de relance des activités, les ressources mobilisées à fin septembre 2022, estimées à 2514,4 milliards, ont enregistré une augmentation de 25,6%, en glissement annuel. Les ressources sont constituées de recettes budgétaires (2382,8 milliards) et de dons (131,6 milliards). En comparaison, à la même période un an plus tôt, les ressources se sont accrues de 513,2 milliards, en liaison aussi bien avec l’accroissement des dons que des recettes budgétaires. Pour leur part, les dons estimés globalement à 131,6 milliards ont affiché une hausse de 86,4% par rapport à la même période en 2021, attribuable à l’augmentation des dons en capital évalués à 126,2 milliards à fin septembre 2022. Les dons budgétaires, quant à eux, ont été relativement faibles (5,4 milliards) sur la période. S’agissant des recettes budgétaires, estimées à 2382,8 milliards, elles ont augmenté de 23,4% à fin septembre 2022 par rapport à la même période de 2021. Cette amélioration est impulsée aussi bien par sa composante fiscale (2252,9 milliards ; +23,3%) que par celle non fiscale (125,8 milliards ; +21,2%). La hausse des recettes fiscales est tirée par les grandes lignes de recettes, notamment, l’impôt sur les sociétés (282,2 milliards), l’impôt sur les revenus (419,6 milliards), l’IRVM/IRCM (72 milliards) et la taxe spécifique sur le pétrole (135,3 milliards) qui ont enregistré des accroissements respectifs de 65,9 milliards (+30,5%), 113,0 milliards (+36,9%), 24,6 milliards (+51,7%) et 64,1 milliards (+89,9%). Par ailleurs, les droits et taxes mobilisés par la Douane et les recettes sur le pétrole ont contribué à cette tendance haussière. En effet, les droits et taxes mobilisés par la Douane, ont enregistré une augmentation de 91,5 milliards, à la faveur, notamment, de la mobilisation satisfaisante de la TVA à l’import (388,8 milliards) et des droits de porte (266,1 milliards) qui ont progressé respectivement de 5,8% et 19,0%.
Les recettes pétrolières évaluées à 402,4 milliards
En outre, le Prélèvement pour le Programme de Modernisation de l'Administration des Douanes (Promad) a également conforté les recettes fiscales à hauteur de 28,0 milliards. Concernant particulièrement les recettes pétrolières, elles ont progressé de 33,7% pour s’établir à 402,4 milliards. Cette hausse est tirée essentiellement par l’accroissement du recouvrement des droits de porte pétrole et de la taxe spécifique pétrole qui ont augmenté respectivement de 32,7 milliards et 64,1 milliards pour atteindre respectivement 58,5 milliards et 135,3 milliards. Le Fsipp, mobilisé à hauteur de 79,6 milliards, s’est accru de 9,8%. En revanche, les recettes en termes de droits d’enregistrement se sont contractées à hauteur de 17,5% pour se situer à 46 milliards. Quant aux recettes non fiscales, évaluées à 125,8 milliards, leur hausse de 21,2% est attribuable principalement à la mobilisation des dividendes de l’Etat à hauteur de 54,5 milliards à fin septembre 2022.
Dépenses publiques
Les dépenses budgétaires sont estimées à 3473,7 milliards à fin septembre 2022, contre 3056,2 milliards un an auparavant, soit un accroissement de 13,7%, tiré par les « autres dépenses courantes » (fonctionnement, transferts et subventions) et les investissements. En effet, les autres dépenses courantes ont progressé de 10,5% pour se situer à 1186,1 milliards, à la faveur de la hausse de 19,0% des « transferts et subventions » qui sont passés de 750,3 milliards à 893,1 milliards entre fin septembre 2021 et 2022. Cette situation traduit les appuis financiers de l’Etat aux populations les plus vulnérables ainsi que les subventions consenties pour contenir le renchérissement des denrées alimentaires et de l’énergie. La masse salariale (799,3 milliards) et les intérêts sur la dette (301,2 milliards) ont conforté cette hausse, avec des évolutions respectives de 21,2% et 21,9%. S’agissant des dépenses d’investissement évaluées globalement à 1187,2 milliards, elles se sont accrues de 10,3%, sous l’impulsion des investissements financés sur ressources intérieures (709,3 milliards). En effet, ces dernières ont augmenté de 153,5 milliards (+27,6%), sur la période. En revanche, les dépenses en capital financées sur ressources extérieures (477,9 milliards) se sont contractées de 42,7 milliards, soit un repli de 8,2%, en glissement annuel.
M. CISS