FINANCES PUBLIQUES AU PREMIER SEMESTRE 2022: La gestion budgétaire déficitaire de 771,4 milliards



 
 
Au premier semestre 2022, la gestion budgétaire est ressortie déficitaire de 771,4 milliards contre un déficit de 608,8 milliards à la même période en 2021, soit un creusement de 26,7%. Dans un contexte de poursuite de la relance des activités économiques, les ressources mobilisées au premier semestre 2022, estimées à 1644,4 milliards, ont enregistré une augmentation de 27,6%, en glissement annuel. Quant aux dépenses, elles sont évaluées à 2415,8 milliards, soit en hausse de 27,3% comparativement au premier semestre de 2021.
 
 
 
En cumul sur le premier semestre de 2022, les ressources, évaluées à 1644,4 milliards, sont constituées de recettes budgétaires (1559,6 milliards) et de dons (84,7 milliards). En glissement annuel, les ressources se sont accrues de 355,8 milliards en liaison aussi bien avec l’accroissement des dons que des recettes budgétaires. Les dons, estimés globalement à 84,7 milliards, ont affiché une hausse de 69,2% par rapport au premier semestre de 2021, attribuable à l’augmentation des dons en capital qui sont passés de 45,7 milliards à 79,3 milliards entre le premier semestre de 2021 et celui de 2022. S’agissant des recettes budgétaires, estimées à 1559,6 milliards, elles ont augmenté de 25,9% à fin juin 2022 par rapport à la même période de 2021. Cette amélioration est essentiellement impulsée par sa composante fiscale (1496,5 milliards ; +29,9%). Pour sa part, la hausse des recettes fiscales est tirée par l’impôt sur les sociétés (221,8 milliards), l’impôt sur les revenus (273,7 milliards), la TVA intérieure hors pétrole (160,1 milliards) et la taxe spécifique sur le pétrole (37,6 milliards) qui ont enregistré des accroissements respectifs de 35,9 milliards (+19,3%), 81,7 milliards (+42,6%), 26,0 milliards (+19,4%) et 11,9 milliards (+46,5%). Concernant l’impôt sur les sociétés (IS), la hausse est portée par les entreprises du secteur secondaire dont les paiements d’IS à fin juin ont progressé de 15,0 milliards, soit 36,5%. Cette performance concerne les sous-secteurs des BTP, de l’énergie, des industries extractives et laitières. La progression de l’impôt sur les revenus est, pour sa part, tirée par les retenues à la source sur les salaires du secteur privé, avec une évolution de 51,6%. Quant à l’augmentation de la TVA collectée, elle s’explique, entre autres, par la progression des chiffres d’affaires taxables globaux pour les principaux sous-secteurs d’activité, associée à la réduction des déductions au niveau de tous les secteurs.
 
Hausse de 91,3 milliards sur les droits et taxes mobilisés par la Douane …
 
Par ailleurs, les droits et taxes mobilisés par la Douane et les recettes sur le pétrole ont contribué à cette tendance haussière. En effet, les droits et taxes mobilisés par la Douane ont enregistré une augmentation de 91,3 milliards (dont 35% issue du pétrole) à la faveur, notamment, de la TVA à l’import (242,7 milliards) et des droits de porte (167,1 milliards) qui ont progressé respectivement de 18,0% et 26,9%. Par ailleurs, le rapatriement du prélèvement pour le Programme de Modernisation de l'Administration des Douanes (Promad) a également conforté les recettes fiscales à hauteur de 20,8 milliards. Concernant particulièrement les recettes pétrolières, elles ont progressé de 53,3% pour s’établir à 263 milliards. Cette hausse est liée, essentiellement, à l’accroissement du recouvrement des droits de porte pétrole et de la taxe spécifique pétrole qui ont augmenté respectivement de 21,2 milliards et 45,5 milliards pour atteindre, respectivement, 32,2 milliards et 88,6 milliards. Pour sa part, le Fsipp, mobilisé à hauteur de 67,6 milliards, s’est accru de 21,9%. Quant aux recettes non fiscales, évaluées à 63,2 milliards, leur baisse de 27,1% reflète principalement le retard dans la mobilisation des dividendes de l’Etat avec une contraction de 22,2 milliards relativement à fin juin 2021 et, dans une moindre mesure, le recul des revenus des domaines.
 
Un accroissement de 518,4 milliards sur les dépenses publiques
 
Les dépenses budgétaires sont estimées à 2415,8 milliards à fin juin 2022 contre 1 897,3 milliards un an auparavant, soit un accroissement de 518,4 milliards. Cette situation reflète une progression importante des dépenses sur ressources internes, tirée par les « Autres dépenses courantes » (fonctionnement, transferts et subventions) et les investissements. En effet, les autres dépenses courantes ont enregistré une progression de 36,3% pour se situer à 841,4 milliards, à la faveur de la hausse de 32,2% des « transferts et subventions » qui sont passés de 488,5 milliards à 645,8 milliards entre 2021 et 2022. Cette situation traduit les appuis sociaux de l’Etat ainsi que les dépenses consenties pour contenir le renchérissement des prix des denrées alimentaires et du carburant. De même, les dépenses de « fourniture, entretien et autres » ont contribué à cette dynamique avec une progression de 51,7% pour s’établir à 195,5 milliards. La masse salariale (499,5 milliards) et les intérêts sur la dette (214,3 milliards) ont conforté cette hausse avec des évolutions respectives de 15,7% et 19,6%. S’agissant des dépenses d’investissement évaluées globalement à 860,6 milliards, elles se sont accrues de 28,6% sous l’impulsion des investissements financés sur ressources intérieures (631,2 milliards). En effet, ces derniers ont enregistré une augmentation de 333,9 milliards sur la période. En revanche, les dépenses en capital sur ressources extérieures (229,4 milliards) se sont contractées de 38,3%, en glissement annuel.
 
M. CISS
 
 
 
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