FIN DE LA GREVE DES CONTROLEURS AERIENS: retour sur 24h de calvaire et galère



Les voyageurs ont été très touchés par la grève des contrôleurs aériens. Pris au dépourvu, les passagers de Corsair qui avaient déjà embarqué ont été purement et simplement débarqués. Pire, au sein de l’aéroport, au beau milieu de la brousse, ils ont été abandonnés à eux-mêmes dans le hall, s’asseyant ou se couchant à même les carreaux, pour ceux qui ne pouvaient plus retourner à Dakar. Ils ont crié leur dépit à BBC Afrique. «Il y a 600 personnes ici. Ils nous ont abandonnés comme des moutons. Est-ce que ça c’est normal», fulmine un voyageur. Son dépit est d’autant plus grand qu’il a casqué fort «15.000» pour se rendre à l’aéroport en taxi. Une dame, avec une voix cassée, lui emboite le pas, en dénonçant que «c’est vers 3h30» qu’elle et les passagers de son vol ont été «jetés» dans le hall de l’aéroport avec leurs bagages. «On est là sans voir personne, aucune autorité. Et tout le monde habite pratiquement à Dakar. On est là en pleine campagne, pas de voitures pour rentrer, pas d’hôtels pour dormir. Rien», se plaint-elle. C’est la même colère qui anime une autre passagère. «Ils nous ont menti, car ils nous avaient promis de nous emmener dans un hôtel. On est perdu. Nous sommes complètement perdus. S’il nous arrive quelque chose ici, on fait comment ?», accuse-t-elle. A côté des dommages et désagréments que leur a causés la grève des contrôleurs, les passagers on dormi avec le mal de la cherté du transport vers l’Aibd. «Pour venir ici, il faut payer 15.000 F Cfa à l’aller et 15.000 F Cfa au retour. C’est cher», fustige l’un d’eux.
 
Tout est bien qui finit bien ! Les aiguilleurs du ciel ont levé in-extremis hier leur mot d’ordre de grève. Mais déjà, en presque 24h, le mal était profond, avec beaucoup de désagréments, de dommages et de pertes pour les compagnies et les passagers. De même, la société de gestion de l’aéroport, qui s’est fendu d’un communiqué, s’est déclaré victime elle aussi, tout en déplorant l’image négative que cette grève va donner du Sénégal et de son aéroport, inauguré il y a juste une semaine, mais qui connaît encore beaucoup de difficultés, dont les pannes récurrentes au niveau du  tapis de déchargement reliant la soute des avions au tarmac.
Il n’y a pas que les compagnies aériennes et leurs passagers qui sont victimes de la grève d’hier des contrôleurs aériens. La société Limak-Aibd-Summa (LAS) qui s’occupe de la gestion de l’infrastructure a aussi subi énormément de préjudices. Ses responsables l’ont fait savoir à travers un communiqué parvenu à notre rédaction. «LAS, société gestionnaire de l’aéroport, s’estime victime de cette situation et déplore les conséquences de ce mouvement, qui impacte fortement l’image du Sénégal, ainsi que le service rendu aux passagers et aux compagnies aériennes».
Graves conséquences de la grève des contrôleurs aériens pour les compagnies
Les dégâts causés par la grève des contrôleurs aériens sont vraiment incommensurables. Les préjudices financiers subis par les compagnies sont énormes. Ce, en seulement 24 heures de grève. Pour le cas, par exemple de la Ram, ils ont trois avions qui n’ont pu atterrir : l’un devait arriver à 00h55, l’autre à 3h et le troisième à 15h. Et les deux avions sont restés bloqués à Casablanca, en attendant que la situation se débloque. Il a fallu l’intervention des forces de l’ordre pour calmer les ardeurs des passagers, hier. Car, ces derniers avaient les nerfs à vif et ils réclamaient de l’argent. Certains voulaient le remboursement pour le taxi, afin de retourner chez eux, d’autres ont préféré passer la nuit dans le hall, couchés à même le sol. L’autre hic c’est qu’il n’y a pas de restaurant aux alentours de l’aéroport, ce qui fait que certains ont failli mourir de faim sans pouvoir rien faire. Et ce n’est pas seulement la Royal Air Maroc qui a annulé ses vols. En effet, Air France également a préféré annuler son vol pour hier. Heureusement que les liaisons vont pouvoir reprendre avec la levée, tard hier, du mot d’ordre de grève.
Pannes récurrentes à Diass
Il est en fait manifeste que contrairement à ce qu’a voulu faire croire la ministre des Transports aériens Maïmouna Ndoye Seck, l’aéroport n’est pas prêt pour démarrer ses activités. Tout a été fait dans la précipitation. Selon nos informations, à plusieurs reprises, des problèmes ont surgi au niveau des tapis roulants de déchargement qui relient la soute de l’avion au tarmac. Ils tombent régulièrement en panne. Et comme les Sénégalais n’ont pas subi de formation pour la réparation, ce sont les Chinois qui sont appelés à la rescousse. Et pendant ce temps, l’avion reste bloqué en attendant qu’ils arrivent pour le dégager.
Mbaye THIANDOUM

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