L’enquête préliminaire sur la cruelle agression physique suivie de meurtre du maçon nommé Saliou D, 22 ans, par deux gangsters avance à grands pas. Après quelques jours de cavale, l’un des malfaiteurs surnommé Djondo – qui serait le présumé auteur principal de la boucherie – a été cueilli à Bignona par les gendarmes de la localité, puis ramené à la nouvelle brigade de recherches (Br) de Keur Massar.
La traque aux présumés meurtriers du maçon Saliou D, au quartier dénommé Case-bi de Keur Massar village, a fait mouche, hier, avec l’interpellation du présumé principal auteur des faits surnommé Djondo (connard). Même si le second, dont l’arrestation n’est qu’une question d’heures ou de jours, court toujours.
Les malfrats hèlent une fille et tentent de la draguer, celle-ci les envoie promener
Tout débute par une violente tentative d’agression physique suivie de vol de téléphone portable, dans la nuit du dimanche au lundi dernier, vers 23 h, contre une sœur du défunt maçon Saliou D. par les deux brigands. Cette nuit-là, la fille quitte leur domicile et se rend quelque part. Soudain, elle se fait héler non loin de leur maison par les deux agresseurs, qui étaient en embuscade dans les parages. «Hé kaay fii (viens ici)!». La demoiselle les envoie paître et poursuit son chemin à pas pressé. Les quidams reviennent à la charge et l’interpellent à nouveau sur un ton ferme.
Un ami tire sur Djondo et son acolyte qui tentent d’arracher le téléphone de la fille
Un ami de Saliou tombe sur la scène, soupçonne un coup fourré des individus et s’en mêle. Il demande ensuite à la fille de traiter par le mépris ses appelants. « Bul wax ak caga yii (n’adresses pas la parole à ses amateurs de sensations fortes». Ceux-ci sortent du bois et s’indignent vertement des propos du jeune garçon. Ils foncent droit sur l’adolescente et tentent de lui arracher son téléphone portable. L’alerte est alors vite lancée.
Saliou s’interpose, se dresse en bouclier pour sa sœur et engage une bagarre
Saliou débarque, identifie sa frangine dans la pénombre et vole à son secours. Il interpelle les agresseurs, s’interpose et se dresse en bouclier. Les malfaiteurs voient rouge, lâchent leur proie et se retournent contre lui. Ils l’abreuvent de toutes insanités et l’attaquent. Une violente rixe éclate. Le jeune garçon s’emporte et riposte aux assauts des deux assaillants. Qui le prennent à deux et tentent vaille que vaille de le neutraliser. Saliou tient bon néanmoins, redouble de coriacité et continue à se bagarrer avec les délinquants.
Ils neutralisent Saliou avec une pompe à gaz et le poignardent sur le dos et au cou
Vu que le maçon joue au dur à cuire, Djondo et son acolyte jouent leur va-tout, sortent une pompe à gaz asphyxiant et la pulvérisent à la figure de leur antagoniste. Qui pousse un hurlement, éprouve de sévères picotements et autres irritations sur le visage. Il se tortille de douleurs atroces, plaque ses mains sur ses yeux et les frotte avec rage. Il peine à distinguer les choses, n’identifie plus ses deux protagonistes et marche à tâtons. Ces derniers lui infligent un violent coup de corne appelée « bec naaw-naaw » au dos. Saliou accuse le coup et pousse un autre juron. Ses assaillants se jettent encore sur lui et lui flanquent un autre coup de l’arme blanche au niveau du cou. Ils réalisent la gravité de leur geste, abandonnent le garçon sur les lieux et prennent la fuite.
Le maçon succombe à ses blessures, les gendarmes de la Br montent au front
Grièvement blessé, Saliou s’écroule brusquement au sol, sollicite de l’assistance à tout rompre et commence à développer des signes cliniques inquiétants. Son pronostic vital est alors vite engagé. Il se vide de son sang, affiche des yeux révulsés et succombe à ses blessures. Alertés, les hommes du Major Kandji de la nouvelle brigade de recherche (Br), nichée à la brigade territoriale de Keur Massar entrent en action, effectuent les constatations d’usage sur la scène de crime et ouvrent une enquête. Et en deux temps trois mouvements, ils procèdent aux auditions sur procès-verbal (Pv) des personnes concernées, identifient vite les deux présumés agresseurs doublés de meurtriers en fuite et lancent la chasse à l’homme contre eux. Ils fouillent le secteur de fond en comble et émettent des avis de recherche et d’arrestation à toutes les unités de la gendarmerie.
L’épouse et la sœur de Djondo interpellées, leur domicile attaqué puis mis à sac
L’épouse et la sœur du principal auteur du meurtre Djondo sont alors convoquées à la gendarmerie puis gardées dans les locaux de la brigade de recherche pour nécessité d’enquête ; une subtile manière de mettre la pression sur le fugitif et surtout le contraindre à sortir de sa planque et se constituer prisonnier. Et pendant que les éléments de la Br s’activent sur l’enquête, des jeunes du quartier s’indignent contre le meurtre de leur ami, envahissent le domicile d’un des agresseurs et le vandalisent. Tels des éléphants dans un magasin de porcelaine, ils cassent tout sur leur passage et se dispersent avant l’arrivée des hommes en bleu.
Djondo s’enfuit avec sa petite-amie et tombe sur les gendarmes à Bignona, son acolyte recherché
Djondo profite de l’occasion, s’accompagne de sa petite-amie durant sa fuite et tente de quitter le territoire. Abandonnant ainsi son épouse et sa sœur entre les mains des hommes en bleu. Mais, signalé à toutes les unités, il se fait démasquer puis intercepter à Bignona par les gendarmes de la localité, qui lancent l’alerte et le ramènent, hier, à leurs collègues de Keur Massar. Qui relancent la traque au second.
Vieux Père NDIAYE
Djondo, un dealer condamné à deux ans ferme puis gracié à l’occasion de la Tabaski
On en sait davantage sur le présumé auteur principal du meurtre du maçon Saliou D. Car, le malfrat a un passé carcéral. Djondo, de son nom de guerre dans le milieu interlope, a été condamné à deux ans de prison ferme pour détention et trafic de chanvre indien. A l’occasion de la fête de Tabaski, il a bénéficié de la grâce présidentielle, avant de recouvrer la liberté. II est dépeint aussi comme un redoutable malfaiteur.
V. P. NDIAYE