FAUX ET USAGE DE FAUX EN ÉCRITURE PUBLIQUE A KEUR MASSAR NORD :Un policier à la retraite et son acolyte arrêtés avec 153 copies de nationalité sénégalaise et 46 copies de passeports



 
 
Les gendarmes de la brigade territoriale du nouveau département de Keur Massar ont interpellé puis déféré au parquet du Tribunal de grande instance de Pikine/Guédiawaye un policier à la retraite du nom de Gade Nd. et un commerçant répondant au nom de M. Lô. Ils sont tous poursuivis pour faux et usage de faux en écriture publique.
 
 
 
Un important stock de faux documents administratifs, dont des copies de nationalité sénégalaise et celles de passeports, a été découvert au domicile du policier à la retraite nommé Gade Nd. Qui semble posséder une caverne d’Ali Baba chez lui, à Yoff, avec différents types de faux papiers administratifs.
 
Le flic établit un faux extrait de naissance moyennant 20.000 F pour une candidate à un examen
 
Candidate à un examen, la sœur du commerçant M. Lô désire se procurer un extrait de naissance et s’en ouvre à celui-ci. Ce dernier se saisit du bulletin de naissance de la fille et sollicite les services du policier à la retraite. Lequel accepte et lui établit l’extrait de naissance en question moyennant 20.000 francs. Pour essayer d’authentifier le document, il imite la signature de l’officier d’état civil Alassane Cissé de la nouvelle mairie de Keur Massar Nord et utilise également un faux cachet.
 
Il utilise un faux cachet et imite la signature de l’officier d’état civil qui découvre la supercherie
 
Le commerçant remet alors l’extrait de naissance de sa frangine à son ami Babacar Diagne et lui demande de déposer le sésame à la mairie de Keur Massar Nord pour l’obtention d’un service. Mais, à peine l’officier d’état civil jette-t-il un regard dans le courrier du jour de l’institution municipale qu’il bondit de sa chaise et s’étrangle de rage lorsqu’il découvre avec stupeur l’imitation de sa signature et le caractère frauduleux du cachet sur l’extrait de naissance de la fille. Il en fait la remarque au sieur Diagne et lui affirme n’avoir jamais visé l’extrait de naissance. D’autant plus qu’il vient fraîchement de prendre fonction. Il interpelle aussitôt Diagne, qui plaide non coupable et soutient être juste un commissionnaire du commerçant Lô. Lequel confirme tout et balance le nom du policier à la retraite.
 
Le frère de la candidate à l’examen balance le policier qui menace l’officier d’état civil
                                                                              
L’officier d’état civil téléphone au policier à la retraite et l’interpelle. Mais, le flic tergiverse et verse dans des explications peu convaincantes. Il s’affole, câble en toute urgence le commerçant et lui fait de vives réprimandes. Il rappelle l’officier d’état civil, dégage toutes sa responsabilité et profère des menaces. Celui-ci s’emporte, débarque à la brigade de gendarmerie locale et dépose une lettre-plainte contre X dans le but de tirer l’affaire au clair.
 
 
Un important lot de faux documents administratifs trouvés au domicile du limier, à Yoff
 
 
Convoqué à la gendarmerie, le policier à la retraite passe à table et se décharge sur un certain Camou, alias le barbu. Les pandores doutent de sa bonne foi, effectuent une perquisition chez lui, à Yoff, et découvrent un important lot de papiers administratifs dans la maison aux allures de caverne d’Ali Baba. Après un décompte, ils se retrouvent, entre autres, avec 153 copies de nationalité sénégalaise, 46 copies de passeport, 342 copies d’extraits de naissance, 62 copies d’actes de naissance, des copies d’actes de mariage, des copies de carte d’identité nationale et des copies de certificats de non inscription. Ils embarquent le limier et le conduisent à la brigade pour un interrogatoire.
 
Le flic nie, se dit rabatteur de clients et accuse Camou, alias le barbu, d’être le cerveau
 
Le commerçant réaffirme ses propos et soutient se faire confectionner l’extrait de naissance moyennant 20.000 francs auprès du policier. Qui nie sans convaincre et charge le nommé Camou, alias le barbu. Il se définit comme un rabatteur de clients pourCamou et indique lui avoir remis les 15.000 francs avant de prendre les 5000 francs en guise de commission. Mais, pressé de questions, il ravale une partie de ses propos et déclare avoir appris à établir des documents administratifs avec des agents de l’administration durant sa carrière de policier. Les deux mis en cause ont été présentés devant le parquetier pour faux et usage de faux en écriture publique. Une chasse à l’homme a été lancée contre Camou dit le barbu, le présumé cerveau du réseau.
 
Vieux Père NDIAYE
 
LES ECHOS

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