FALLOU MBAYE TUÉ AVEC UN TOURNEVIS A JAXAAY: Comment la mortelle rixe a été planifiée avec la magie du téléphone



 
 
 
L’enquête sur le décès avec usage de tournevis de Fallou Mbaye, 20 ans, a été bouclée avec les auditions et autres confrontations sur procès-verbal de tous les individus concernés dans l’affaire. Ainsi, Bara Gningue,  l’amant de Ndèye Fatou Thiam, et son acolyte Bocar Ndiaye, le présumé auteur du fatal coup de tournevis, ont été déférés hier pour meurtre devant le procureur de la République du tribunal de grande instance de Rufisque. Mais, «Les Echos» est en mesure de détailler les circonstances de la mortelle bataille rangée, qui a été rendue possible grâce à la magie du téléphone portable.
 
 
 
Le téléphone portable a été déterminant dans la meurtrière bataille rangée entre des jeunes de l’arrondissement de Jaxaay et deux jeunes de Malika. Une rixe qui a viré au meurtre à l’arme blanche de Fallou Mbaye sur fond de crime passionnel dans les rues de l’unité 19 des Parcelles Assainies de Jaxaay, dans la nuit du vendredi 6 au samedi 7 août dernier, vers les coups de 23h.
Quand des amis du jeune Fallou ont appris que Bara est encore venu rendre visite à sa dulcinée à Jaxaay, en compagnie de son ami Bocar, ils ont aussitôt sonné l’alerte et ont décidé de solder leurs comptes avec eux. Mais, un certain nommé Cheikh se jette en premier à l’eau et appelle la fille sur son téléphone. Il voulait, comme d’habitude, que celle-ci leur passe son amant et son ami, histoire de leur cracher leurs quatre vérités à la figure. Hélas, Cheikh tombe sur l’amant de la demoiselle. Un geste qu’il considère comme pain bénit et abreuve d’insanités le nommé Bara. Qui voit rouge et lui retourne l’insulte.
 
 
Cheikh a coordonné toute la mortelle rixe avec son téléphone portable, Fallou appelé de leur «Thiant» en renfort  
 
 
Cheikh refile son cellulaire à ses différents amis, qui se relaient au bout du fil dans des grossièretés les unes plus salaces que les autres contre les deux jeunes de Malika. Ils saisissent alors l’occasion et les invitent à venir les rejoindre au terrain de basket de l’unité 18 de la localité dans le but de vider leurs vieux contentieux. Bara et son ami Bocar décident de relever le défi et sortent de la maison de la fille pour aller en découdre avec leurs rivaux à l’endroit indiqué. Bocar prend un tournevis sous le siège de leur moto et le dissimule dans ses habits, histoire de parer au plus pressé. Il quitte la maison et se met en route avec son compagnon. Mais, en cours de route, ils croisent un cousin de la fille, qui les interpelle et réussit à les dissuader. Les deux amis renoncent à la bagarre et rebroussent chemin. Ils se retrouvent nez-à-nez avec la bande à Fallou et renouent avec la langue de fer. Ils se toisent, se tancent vertement et se crachent mutuellement des salacités.
 
Bara et Bocar nient, sans convaincre, et accusent Fallou de se blesser mortellement au cou dans sa chute avec son couteau
 
Un individu câble Fallou et l’appelle en renfort. Ce dernier quitte leur Thiant (veillée nocturne religieuse) et court comme un dératé pour rejoindre ses amis de quartier. Il tombe sur la scène et se mêle à la dispute. Une bataille rangée éclate. Fallou est alors touché au cou et succombe à ses blessures (voir édition du lundi dernier). Bara et son ami Bocar sont indexés. Mais, dans leurs dépositions sur procès-verbal, ils ont catégoriquement dégagé en touche les accusations de meurtre du jeune Fallou. Ils soutiennent d’abord que celui-ci était armé d’un couteau. Ils indiquent que Fallou a dû se blesser tout seul dans sa chute au cours de la bataille rangée dans le feu de l’action. «On n’y est pour rien. Certes, j’étais armé d’un tournevis mais Fallou détenait aussi un couteau. Quand on se battait dans la rue, il a dû se blesser tout seul avec son arme blanche en se piquant involontairement dans le feu de l’action», s’est défendu le présumé meurtrier. Qui sera conforté dans sa position par son acolyte et amant de la fille.
 
Les mille et une versions des amis de Fallou, la déposition de la famille de la fille qui contredit les jeunes garçons
 
Des amis du défunt démontent les affirmations des deux jeunes de Malika et les accusent du meurtre de Fallou. Ils ont nié, sans convaincre aussi, les injures proférées par cellulaire interposé du nommé Cheikh et déclarent avoir juste voulu se réconcilier avec la fille. D’autres servent une version contraire, notamment, Cheikh qui affirme que Fallou fut l’ex-amant de l’adolescente. Il justifie leur démarche par un souci de renouer le fil entre la gamine et Fallou. Mais, la maman de celle-ci a réfuté en bloc les allégations du nommé Cheikh et indique que sa fille sortait plutôt en amoureux avec un jeune du quartier avec qui elle s’est finalement brouillée avant de se quitter. Cheikh dira aussi n’avoir pas participé à la mortelle bataille rangée car il avait quitté les lieux entre-temps pour accomplir une commission quelque part.
Bara et Bocar ont été les seuls à être présentés devant le parquetier de la ville de Rufisque pour meurtre et complicité de meurtre.
 
 
Vieux père NDIAYE         
 
LES ECHOS

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