Des milliers de membres du Hezbollah ont été blessés par une vague d’explosions de bipeurs ce 17 septembre. Selon les experts en cybersécurité, le piratage de ces objets reste très complexe et d’autres pistes sont encore à privilégier, tel que le « piratage physique ».
Des milliers de membres du Hezbollah libanais, un puissant parti chiite soutenu par l’Iran, ont été blessés ce mardi 17 septembre 2024 suite à l’explosion simultanée de leurs bipeurs. Lors d’une conférence de presse, le ministre de la Santé Firass Abiad a déclaré que « huit personnes ont été tuées et près de 2750 autres blessées ». Les membres de l’organisation chiite ont évoqué un « piratage israélien ». L’armée israélienne n’a pas commenté ces déclarations.
Sur les réseaux sociaux, plusieurs vidéos issues de caméras de surveillance montrent des hommes s’effondrant après une explosion dans leur poche.
Les restes de bipeurs sur les photos sont principalement issus des appareils « Gold Apollo ». Le même modèle aurait été utilisé par tous les membres du Hezbollah. Un modèle de Gold Apollo et les restes à droite. // Source : X / Telegram Pour rappel, un bipeur est un petit appareil, largement utilisé avant l’arrivée des smartphones, permettant de recevoir un signal via des ondes radio. Lorsqu’un message est envoyé à un bipeur, il est relayé par une station émettrice qui diffuse le signal radio. Le bipeur capte alors ce signal, émet une alerte sonore et affiche un numéro ou un bref message que l’utilisateur peut consulter.
Le Hezbollah s’en servait pour justement éviter d’être piraté à partir de communications « traditionnelles », par téléphones ou sur le web.
Pour aller plus loin
Les bipeurs ont une interface très limitée L’interface des bipeurs est « trop simple » pour être piratés à distance. Les appareils ont donc probablement été sabotés avant d’arriver dans les mains des membres Hezbollah. Le Wall Street Journal parle d’une cargaison livrée « récemment » à l’organisation islamiste. Contacté par Numerama, François Deruty, en charge des cybermenaces au sein de la société Sekoia.io, nous explique que techniquement « pour toucher à la batterie, il faudrait manipuler les composants de contrôle de température, ce qui ne se fait pas à distance ». La cyberattaque, même si elle n’est pas à exclure, paraît compliquée, « le protocole étant très limité » pour l’expert en cybersécurité. « L’attaque est synchronisée, tout le monde regarde son biper simultanément, ce qui laisse penser qu’ils ont reçu une notification ou une alerte » constate François Deruty.
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Le gouvernement libanais a aussi accusé Israël pour les explosions, condamnant l’attaque comme une « agression criminelle israélienne ».
source: numerama