Après une pause de trois mois, les députés ont fait leur rentrée hier vendredi, 12 octobre 2018. C’est à 12h11mn plus précisément que le président Moustapha Niasse a fait son entrée à l’hémicycle pour présider la séance plénière. La loi sur la parité qui avait été annoncée a finalement été validée. La majorité a imposé sa loi. Et c’est l’ancien président de l’Assemblée nationale Pape Diop qui perd sa place de 8ème vice-président. Il a été remplacé par la députée Pds de Touba Fatma Diop.
La session ordinaire de l’Assemblée nationale a été ouverte hier. Moustapha Niasse commence par annoncer les absents excusés parmi lesquels Ousmane Sonko. Au total, 141 députés ont répondu présents. Après la minute de silence observée en mémoire de la députée Khady Ndiaye, décédée samedi dernier, suite à une longue maladie, le président de l’Assemblée nationale annonce le début des travaux. Mais aussitôt ouverts, ils seront suspendus. En effet, comme le révélait «Les Echos» en exclusivité dans son édition d’avant-hier jeudi, les femmes parlementaires ont immédiatement après l’ouverture le respect de la parité dans le nouveau bureau.
Heurts entre Serigne Cheikh Mbacké et Awa Guèye
Awa Guèye, deuxième vice-président de l’Assemblée nationale et le nouveau président du groupe parlementaire Liberté et Démocratie, Serigne Cheikh Mbacké, ouvrent els hostilités. Ils n’ont pas hésité à se donner en spectacle. Prenant la parole, après que Moustapha Niasse a lu la proposition du groupe parlementaire Liberté et Démocratie pour le poste de vice-président qui lui revient, Awa Guèye réclame la parité. Elles révèlent que les femmes de l’Assemblée ne veulent plus de Pape Diop comme 8e vice-président. Ce qu’elles souhaitent, c’est que le poste soit occupé par une députée, afin de respecter à la lettre la loi sur la parité intégrale sur les postes électifs. Une proposition rejetée purement et simplement par le Groupe parlementaire Liberté et Démocratie .
Fatma Diop contourne son Groupe et se présente, Decroix boude et quitte la salle
Comme si elles s’étaient passées le mot, les femmes parlementaires commencent à scander «Parité, Parité»; créant un grand désordre dans l’hémicycle et perturbant des travaux. La séance sera alors suspendue par le président de l’Assemblée nationale.
Au retour, Moustapha Niasse informe l’hémicycle de la lettre de candidature au poste de 8ème vice-président, déposée par la députée Fatma Diop.
Mamadou Diop Decroix demande à nouveau une suspension des travaux pour une concertation. Ce qui a été refusé par les parlementaires. Il s’énerve et quitte la salle.
Les votes se poursuivent. Et sur les 120 votants, 113 ont voté oui, 2 nuls et 5 contre. Le nouveau bureau de l’Assemblée nationale est composé comme suit : Moustapha Cissé Lô (1er vice-président), Awa Guèye (2e vice-président), Abdoul Mbow (3e vice-président), Aida Sow Diawara (4e vice-président), Abdoulaye Makhtar Diop (5e vice-président), Ndèye Lucie Cissé (6e vice-président), Alé Lô (7e vice-président) et Fatma Diop, occupe la huitième place.
La majorité annonce un recours en justice
De politique cette affaire va finir sur le terrain judiciaire. En effet, le Groupe parlementaire Liberté et Démocratie annonce qu’il va déposer un recours pour contester le forcing de l’Etat. Selon nos informations, Pape Diop ne compte pas se laisser amener à la guillotine sans réagir.
Madické Niang et Pape Diop absents
Il n’y avait pas que Ousmane SOnko parmi els absences remarquées. Si le leader de Pastef était en Casamance pour assister à l’enterrement de sa militante Mariama Sagna tuée à Keur Massar samedi dernier, Me Madické Niang et Pape Diop, dont les absences ont été vraiment remarquées, n’ont pas donné les raisons de leur «faux bond».
Khadidjatou DIAKHATE (Stagiaire)