Le dernier des Mohicans africains au Mondial U17 est bien malien. Tout le continent sera donc derrière les Aiglonnets dans leur confrontation avec les Bleuets, cette cinquième équipe « africaine ». Et même si dans tous les cas, c’est l’Afrique qui gagne, l’opposition revêt un caractère des plus particuliers. Ne dit-on pas que la guerre est le prolongement de la politique ? Le sport, également, peut devenir un prolongement de la politique, lorsque les adversaires ont un contentieux. Entre le Mali et la France, ce n’est donc plus le parfait amour et cela va se refléter forcément dans cette demi-finale. D’aucuns nous diront que ce n’est qu’un match de foot, mais quand vous voyez les Aiglonnets célébrer leurs buts par un salut militaire, l’on pense aussitôt à la junte qui dirige le pays et qui a coupé les ponts avec les Français. En tout cas, aussi bien les Burkinabè, les Nigériens, qui partagent avec les Maliens cette volonté de s’affranchir de la tutelle française, que les autres Ouest-Africains et même au-delà, tous supporteront les jeunes Maliens, derniers représentants du continent en Indonésie. Les Lionceaux sunugaaliens, déjà rentrés au pays, nourrissent certainement des regrets pour n’être pas allés jusqu’au bout.
Waa Ji